Soudan : «Pas d'alternative à l'unité»

Omar el-Béchir qui s'est engagé à  organiser un référendum juste et libre le 9 janvier prochain au Sud Soudan, conformément à  l'accord de paix de 2005,  hausse le ton. «Nous n'accepterons pas d'alternative à  l'unité», prévient-il dans un discours à  l'Assemblée nationale. Déclaration de guerre de Khartoum à  Juba après avoir été regonflée par le soutien de la Ligue arabe et de l'Union africaine comme le croient certains Occidentaux ' Souhait d'El Béchir de reporter le scrutin ' Rejet par avance de toute possibilité d'indépendance ' Assurément pas. «L'unité est le choix qui prévaudra pour le Sud s'il a la liberté de choisir lors d'un référendum libre et juste. La logique ne conduit le Sud que vers l'unité», dit-il en reconnaissant que son pays est engagé par l'accord de paix global et que la démarcation des frontières entre le Nord et le Sud n'est pas aisée. Autrement dit, Khartoum qui n'exclut pas l'indépendance du Sud en allant à  un référendum, refuse de cautionner  le «jeu» de certaines puissances étrangères dans ses affaires internes. Comme l'envoi  de l'armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan dans un Etat nordiste à  la lisière du Sud pour créer des tensions avec le Nord, la suggestion des Britanniques à  Salva Kiir de demander à  l'ONU des Casques bleus le long de la frontière entre le Sud et le Nord. Selon toute vraisemblance, la «sortie» d'El Béchir pourrait trouver une explication dans les négociations, organisées sous l'égide de l'Ethiopie et des Etats-Unis à  Addis-Abeba, entre le Nord et le Sud-Soudan sur la question de la région pétrolifère contestée d'Abyei. Elles ont échoué après neuf jours. Dans un communiqué conjoint, le Parti du congrès national et le Mouvement de libération du peuple du Sud-Soudan ont indiqué qu'«en dépit de sérieux efforts et de nombreuses discussions productives, elles n'ont pas pu trouver d'accord sur les critères d'éligibilité pour les électeurs pour le référendum de la zone d'Abyei». Raison ' Trop d'interférences, suggèrent les deux parties qui vont se retrouver «fin octobre en Ethiopie».