La Ligue arabe (LA) a exprimé dimanche son soutien aux "importantes mesures" annoncées par le Conseil militaire de transition du Soudan en vue d'accomplir une transition politique dans le pays, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
La Ligue a exprimé son soutien aux efforts déployés par le Conseil et par les organisations civiles et politiques soudanaises pour parvenir à un consensus national permettant de réaliser "les souhaits et les espoirs du peuple soudanais". La Ligue a également exhorté les parties concernées au Soudan à rester sur la voie du dialogue, qui est le "seul moyen de parvenir à la transition politique souhaitée", et a appelé la communauté internationale à soutenir tout élément susceptible de contribuer à la stabilité du Soudan. L'armée soudanaise a destitué et arrêté l'ancien président soudanais Omar el-Béchir le 11 avril, après quatre mois de manifestations d'envergure nationale contre ses trois décennies de règne. Le chef du Conseil militaire de transition, Abdel-Fattah al-Burhan, a annoncé samedi dans un discours télévisé qu'un gouvernement civil fondé sur un consensus national serait bientôt formé.
Il a également assuré que le Conseil était déterminé à respecter une période de transition de deux ans, à l'issue de laquelle le pouvoir sera remis à un gouvernement civil choisi par le peuple.
Appel à la communauté internationale de soutenir le Conseil militaire de transition
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a appelé dimanche la communauté internationale à soutenir le nouveau pouvoir militaire pour parvenir à une "transition démocratique", après la destitution du président Omar el-Béchir jeudi.
"La communauté internationale doit comprendre la situation et soutenir le conseil militaire de transition (...) dans le but de répondre à la volonté du peuple soudanais de réaliser une transition démocratique", a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le Conseil militaire qui compte gérer la période de transition pour une durée ne dépassant pas les deux ans a appelé auparavant les Soudanais et les partis politiques à le soutenir.
"La période de transition a besoin des efforts de tous les Soudanais pour parvenir à l'instauration à terme d'une démocratie", a souligné le général Awad Ahmed Ibn Ouf lors d'une réunion quelques heures après la destitution d'el-Béchir.
Ce dernier a cédé son poste de président du Conseil militaire au général Abdel Fattah al-Burhan Abderrahmane "parce qu'il est la personne la plus habilitée à mener lesquelles pourparlers", a-t-il avancé dans son discours adressé au peuple.
Les Soudanais qui continuent à manifester dans les rues de Khartoum refusent catégoriquement à ce que la période de transition soit gérée par des militaires.
Poursuite des manifestations
Les protagonistes du mouvement de contestation au Soudan ont appelé samedi à la poursuite des manifestations dans le but d'obtenir le remplacement du conseil militaire de transition installé après la chute du président Omar Hassan el Béchir par un gouvernement civil.
Les protestataires ont été enhardis par la démission surprise, vendredi, du ministre de la Défense Aouad Mohamed Ahmed Ibn Aouf, qui avait pris la veille la tête du conseil militaire.
Son remplaçant, le général Abdel Fattah Abdelrahman Bourhan, est un officier peu connu de la population. Il a commandé l'infanterie soudanaise, supervisant notamment l'intervention soudanaise au Yémen au côté des armées des pays du Golfe avec qui il entretient d'étroites relations. Certains commentaires suggèrent qu'il pourrait être plus ouvert au compromis qu'Ibn Aouf. Dans un communiqué diffusé samedi, l'Association des professionnels soudanais (APS), mouvement à l'origine des manifestations lancées en décembre qui ont abouti à la destitution d'Omar el Béchir, a célébré le départ d'Ibn Aouf comme une nouvelle victoire. "Aujourd'hui, nous poursuivons les marches pour parachever ce succès par une révolution victorieuse", a dit l'APS. "Nous affirmons que notre révolution se poursuit et que nous ne sortirons pas de cette voie tant que n'aura pas été satisfaite (...) l'exigence légitime de notre peuple de voir le pouvoir remis à un gouvernement civil", a-t-elle ajouté. L'annonce de la démission d'Ibn Aouf a été accueillie par les cris de joie de milliers de manifestants vendredi soir dans les rues de Khartoum. "Ce qui s'est produit est un pas dans la bonne direction et une concession face à la volonté des masses. Nous nous rapprochons de la victoire", a déclaré à Reuters Rachid Saïd, porte-parole de l'APS. Le chef du comité politique du conseil de transition, le général Omar Zaïne al Abidine, a promis vendredi que les partis politiques seraient consultés. Au moins 16 personnes ont été tuées et 20 autres blessées par des balles perdues lors des manifestations et sit-in organisés jeudi et vendredi, a déclaré samedi un porte-parole de la police, précisant que des bâtiments gouvernementaux et des propriétés privées avaient été attaqués. Un couvre-feu nocturne est en vigueur depuis jeudi soir.
Les contestataires maintiennent leurs revendications
Le mouvement à l'origine de la vague de contestation au Soudan a réclamé dimanche le transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement civil de transition placé sous la protection de l'armée. Dans un communiqué, l'Association des professionnels soudanais appelle la population à poursuivre le vaste sit-in de protestation lancé le week-end dernier et "à exercer toute forme de pression pacifique pour atteindre les objectifs de la révolution". Ces objectifs, ajoute-t-elle, passent par "le transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement civil de transition approuvé par la Coalition pour la liberté et le changement et protégé par les forces armées soudanaises". Les manifestations qui secouent le Soudan depuis décembre ont abouti jeudi dernier à la destitution du président Omar Hassan al Béchir, au pouvoir depuis trente ans, et à la mise en place d'un conseil militaire dirigé par le général Abdel Fattah al Bourhan Abdelrahman. Le nouveau chef du conseil militaire soudanais a promis samedi qu'un gouvernement civil serait formé après des consultations avec l'opposition et que la période de transition ne dépasserait pas deux ans.
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Posté Le : 16/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com