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Soudan : Dans un mois, le référendum



Soudan : Dans un mois, le référendum
Le Soudan sera au centre de trois réunions cruciales pour son avenir les prochains jours. La première aura lieu aujourd'hui à  Addis-Abeba, Ethiopie,  la deuxième  le 16  novembre à  New York, au siège des Nations unies et la troisième à  la mi-décembre à  Doha, Qatar.La première débutera aujourd'hui à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les représentants du Parti du congrès national et du Mouvement populaire de libération du Soudan débattront sous l'égide de l'Ethiopie et des Etats-Unis de la dernière étape de l'accord de paix global (CPA) de janvier 2005 qui a mis fin à  deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud. La rencontre prévue le 27 octobre à  Addis-Abeba pour parler sur Abyei, une région pétrolifère située à  la lisière du Nord et du Sud-Soudan, n'a pas eu lieu. Les deux parties avaient demandé, selon l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, désigné à  la tête de la délégation de l'Union africaine, un délai pour mieux se préparer. Les habitants de cette région doivent choisir, le 9 janvier prochain, entre leur rattachement au Nord ou au Sud du Soudan. Principaux couacs : démarcation effective des frontières et critères d'éligibilité. La  loi référendaire d'Abyei accorde le droit de vote uniquement aux Dinka Ngok, une  tribu sudiste. Elle ne mentionne pas la tribu nordiste Misseriya qui menace de passer à  des actes de violence si elle n'obtient pas son droit de voter. «Les décisions qui seront prises dans les semaines à  venir détermineraient le chemin que prendrait le pays pour les années à  venir», affirme le représentant spécial du secrétaire général pour le Soudan, Haile Menkerios, face à  ce  risque d'une seconde guerre civile qui plane. «Il ne sera pas possible de tenir le référendum d'Abyei sans un accord politique sur les enjeux», déclarait le 4 octobre dernier le second vice-président soudanais Ali Osmane Taha. «Toute tentative d'organisation d'un référendum avant un accord acceptable entre les deux parties (Abyei et le gouvernement de Khartoum) ne pourrait que signifier un retour à  la guerre», explicite  l'ambassadeur du Soudan à  l'ONU. Une guerre éventuelle qui fait déjà peur à  l'Egypte, la voisine du Nord. Ahmed Aboul Gheit craint que la partition du pays «ne s'accompagne de violences qui pourraient affecter les relations du Soudan avec ses voisins et avec l'Egypte, qui pourrait se retrouver à  devoir héberger des Soudanais» fuyant les troubles. Il suggère aux Soudanais qui attendent le 16 novembre pour s'inscrire sur les listes électorales, et le 4 janvier pour consulter  la liste des électeurs, de repousser le référendum «de quelques mois» et de songer à  une confédération.Le Mouvement populaire de libération du Soudan dont  la direction politique est liée au lobby juif pro-israélien, n'est pas favorable à  cette option, estime le vice-président soudanais M. Nafaa Ali Nafaa. «Le référendum fait partie des plans occidentaux visant à  diviser l'Afrique et le monde arabe», explique-t-il annonçant sur sa lancée les dernières déclarations de Silva Kiir sur la normalisation des relations entre le Sud soudanais et Israël après le référendum.  A New York, le Conseil de sécurité planchera sous la présidence du  ministre des Affaires étrangères britannique William Hague sur les deux scrutins prévus au Soudan, le 16 novembre, soit deux jours après le début du processus d'enregistrement des électeurs. Doha accuiellera à  la mi-décembre les négociations de paix entre le gouvernement soudanais et le groupe rebelle, le Mouvement pour la libération et la justice. Selon le conseiller de la présidence soudanaise sur les problèmes au Darfour, Ghazi Salahuddin,  il y aura  «des consultations» entre les deux parties entre le 10 novembre et le 6 décembre 2010 afin d'élargir les discussions sur les sujets programmés avec la médiation et les parties concernées». Le processus de paix de Doha a permis de conclure des accords-cadres avec deux groupes rebelles du Darfour (le Mouvement pour la justice et l'égalité le MLJ), une alliance de factions rebelles. Selon les analystes, le Darfour pourrait suivre la voie du Sud Soudan. Valerie Amos, la Secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires, est déjà au Soudan. Mission :  appeler les responsables à  éviter l'usage de la force.


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