Algérie

Soudain l'été dernier



Voilà, Arts & Lettres reprend avec les écoliers. A moins d'avoir oublié le mélange de joie et d'appréhension que procure la rentrée, comment ne pas avoir une pensée émue pour tous ces chérubins ou diablotins flottant dans leurs tabliers ' Un salut particulier aux cancres chantés par le poète Jacques Prévert puis le groupe Pink Floyd. Et comme eux, pendant que la cloche sonne, l'âme vogue encore à reculons, s'accrochant aux vacances, d'où le titre de cette chronique emprunté au film culte de Mankiewicz. Cet été, nous avons assisté au plus grand évènement culturel mondial : l'ouverture des Jeux olympiques. Y en a-t-il de plus grand ' Ni le Festival de Cannes, ni le mois du Patrimoine célébré partout dans le monde, ni aucun autre spectacle ou évènement artistique ne peuvent prétendre à une telle audience. De plus, la Chine lui a donné des formes si belles et un contenu si fort qu'il serait bien imbécile de ne pas y voir la naissance d'une stratégie culturelle internationale. C'est clair : l'empire du Milieu ne veut plus être à la marge. Et il a fait feu de symboles pour le dire. Par exemple, en rappelant, à l'Occident notamment, que son génial Gutenberg n'était après tout que le lointain successeur de l'imprimerie chinoise. L'esprit de Confucius planait sur le nid d'oiseau : « Qui comprend le nouveau en réchauffant l'ancien peut devenir un maître ». Tout un programme ! Cet été, Mahmoud Darwich est mort. Nous avions rendu compte en juillet de son récital à Arles, sans doute le dernier. Images fortes et émouvantes de son cercueil suivi par des milliers de Palestiniens qui pleuraient autant leur poète que l'éclatement tragique de leurs rangs. Il s'en est allé presqu'en même temps que Youcef Chahine tandis que, chez nous, sans tambours ni trompettes, se retirait le compositeur Ahmed Malek, auteur de tant de musiques de films chères aux Algériens, dont celle de l'irremplaçable feuilleton L'incendie fabriqué avec trois bouts de bois et de ficelles quand des séries post-ftour nous démontrent qu'un gros budget peut se dissoudre en insipide chorba. Cet été, a eu lieu à Alger le Festival international de la littérature de jeunesse, en août, ce mois jusque-là voué à ce que nous nommons la culture du chtih-ourdih (danse et gigotement) ' Personne n'y croyait vraiment, nous compris. Eh bien non. Il y a eu du monde, adolescents et enfants, accompagnés souvent de leurs parents. Et de belles choses si l'on veut excepter quelques petits problèmes d'organisation. De là, peut-on espérer des étés qui donnent du sens aux sens ' Pourquoi pas ' Le prochain commencera avec le Festival Panafricain d'Alger dont nous attendons de connaître au moins la configuration. En attendant, la rentrée est là. Le Ramadhan aussi et son lot d'animations nocturnes. Bonjour à vous. Heureux de vous retrouver.


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