Hier, en début d’après-midi, des jeunes de la commune frontalière de Souani, à 80 km du chef-lieu de wilaya, sont sortis dans la rue pour obstruer, avec des branchages, des pierres et des pneus, l’avenue principale desservant quatre autres agglomérations importantes (Maghnia, Ghazaouet, Bab El Assa, Marsat ben M’hidi) pour protester contre des éléments d’une Brigade de police (BRI) qui, lors d’une course-poursuite, dans la nuit de dimanche à lundi, ont fait usage de tirs d’armes automatiques en pleine zone urbaine.
«140 balles ont été tirées au quartier du marché vers 23h30 provoquant une panique et une peur générales au sein de la population. Des femmes et des enfants ont été choqués. Deux mères de famille ressentant des malaises ont été évacuées aux services de la santé de la localité», témoignent des chefs de famille.
Et de préciser : «On n’est pas contre les patrouilles ou autre contrôle de sécurité sur cette zone frontalière, mais nous mettre en danger dans nos habitations est inadmissible. Regardez les impacts de balles sur nos murs, c’est à croire que nous avons vécu une guerre !».
Les frontaliers, qui se disent abandonnés par les pouvoirs publics depuis le durcissement des mesures sécuritaires sur le tracé frontalier (tranchées et barbelés entre les deux pays) affirment «n’avoir plus aucune ressource pour vivre. Nous ne pouvons plus payer nos factures d’électricité ni acheter des médicaments. On n’est pas contre ces mesures, mais il fallait penser à trouver une alternative aux jeunes qui n’ont aucune occupation. Ils sont une bombe à retardement…
Nous en appelons aux hautes autorités de l’Etat pour nous sortir de notre misère.» Rencontrés sur place, le maire de Souani et deux de ses adjoints nous ont montré une correspondance transmise au chef de la daïra de Bab El Assa dénonçant l’incident du dimanche et demandant une enquête.
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Posté Le : 09/02/2018
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : El Watan