Algérie

Sotrowib (Blida) : Un cadre licencié dénonce



Houcine Bouchekouk, ex-directeur du matériel et cadre dirigeant au sein de la société publique de travaux routiers, Sotrowib, située à Blida, lance un appel à la tutelle (groupe Gitra) pour enquêter sur la société en question et dénonce ce qu'il qualifie de «népotisme» qui y règne. «Il n'est pas normal que le DG de Sotrowib soit en fonction depuis 1995 !A l'heure de l'alternance au pouvoir, il y a des directeurs généraux et PDG d'entreprises publiques qui sont là depuis plus de 20 ans ! Cela se passe au moment où on parle officiellement de rajeunissement de l'encadrement dans le pays. En plus, il n'est entouré que de retraités !». Le dénonciateur insiste sur le fait que la société en question est «déficitaire pour la huitième année consécutive, d'où une menace permanente de faillite (?). En plus, elle fonctionne sans organigramme clair, pas de service ou cellule dédiée au contrôle de gestion, pas de service juridique digne de ce nom, pas de salle d'archives?
Un service ressources humaines qui ne s'occupe que de la gestion de la paie, le plan de recrutement, le plan de relève, où la gestion des carrières sont les derniers soucis de la direction générale (?). Les recrutements se font à tort et à travers, mais surtout pas de recrutement d'universitaires compétents, car cela fait peur à la DG, d'où un manque terrible d'encadrement, par contre, l'entreprise comptabilise 25 % de son effectif d'agents de sécurité, dont certains travaillent 2 jours par semaine avec un absentéisme atteignant des records».
Le dénonciateur estime qu'il est aussi grave que l'entreprise en question n'ait pas de «conseil de direction, de revue de processus ni de rapport d'activités des différentes structures qui la composent». Notre interlocuteur cite aussi l'échec de la certification de Sotrowib (ISO 9001: 2015) à cause, selon lui, d'un manque flagrant de volonté de la part de la DG. «Les travaux d'accompagnement du bureau de consulting ont été interrompus et payés en plus ! Voilà ce qu'on appelle jeter l'argent par les fenêtres».
Il dénonce aussi le fait que la société en question n'ait pas pu soumissionner pendant une période aux appels d'offres publics «faute d'un casier judiciaire vierge du directeur général», ce qui constituait à Sotrowib un manque à gagner en matière de ressources financière. Hocine Bouchekouk atteste aussi qu'il avait pris l'initiative, pour sécuriser le parc matériel, de le doter d'un système de télésurveillance, suite à «des vols de pièces de rechange, batteries, huile et carburant.
Mais il y avait une farouche résistance pour que les voleurs puissent s'adonner à leur besogne en toute quiétude. Le même problème s'est produit à notre station d'agrégat de Mouzaïa, où la bascule fonctionnant avec un système informatisé n'a jamais été utilisée pour éviter toute traçabilité des 25 /30 camions qui pénètrent à la station au quotidien, alors qu'elle a été acquise pour la bagatelle de 18 millions de dinars».
Il se demande aussi sur quelle base trois véhicules de l'entreprise ont été mis à la disposition de la direction des travaux publics et la daïra de Blida « sans aucune décharge». Licencié de son travail à la fin de l'année passée, il juge que ce sont ses nombreuses dénonciations et écrits qui lui ont valu un licenciement qu'il qualifie d'«abusif et d'illégal». «Le conseil d'administration ayant décidé de mon licenciement était composé d'un membre dont le mandat avait expiré, donc sa décision était illégale, voilà un autre dépassement de l'équipe de Sotrowib».
Pour le directeur de Sotrowib, la décision de licenciement du cadre dirigeant en question reste souveraine. «Je suis resté à la tête de Sotrowib depuis 1995 par ce que les travailleurs m'ont fait confiance et m'ont toujours soutenu. Le climat au sein de la société est toujours calme et serein et je travaille dans la transparence la plus totale». Concernant la forte présence de retraités parmi le personnel encadrant, elle se justifie par le fait que «les jeunes exigent souvent des salaires élevés, qu'il est impossible pour la société d'assurer. Par contre, un retraité cherche juste un salaire complémentaire à sa pension de retraite».
L'affaire Sotrowib sera devant les instances judiciaires et le cadre licencié dit qu'il a préparé tout un dossier pour dénoncer les pratiques douteuses et non légales du DG et de son équipe.


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