Algérie

SOS Expulsions : défendre les droits des victimes



Se retrouver à la rue du jour au lendemain, tel est le sort de centaines de familles algériennes menacées d'expulsion ou déjà expulsées d'un logement de fonction ou autres. Désemparées, les victimes ont créé SOS Expulsion, un comité pour défendre les droits de ces familles, à défaut d'une justice efficace. 220 familles expulsées à Bologhine, 217 à Kouba, d'autres à Tipaza, Oran, Skikda et un peu partout en Algérie, selon SOS Expulsion. La crise devient endémique. Le comité SOS Expulsions, sous l'égide de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), présidée par Me Hocine Zahouane, interpelle le ministre de la Justice et garde des Sceaux pour la suspension des décisions de justice d'expulsions arbitraires et expéditives de familles occupant des logements, depuis une cinquantaine d'années pour certaines. « Notre mission est de défendre les droits des victimes d'expulsion », précise Djamal Bouragaâ, porte-parole dudit comité et également victime d'expulsion. Les enfants sont les premiers à subir les conséquences de ces expulsions souvent décidées par la justice. « Mon fils a refait l'année et son frère a beaucoup régressé à l'école, car j'ai dû changer plusieurs fois de logement dans la même année », déplore Hakim Salmi, ex-fonctionnaire à la DGSN et victime, à trois reprises, d'actes terroristes. Licencié en 2004 pour abandon de poste, il a été, par la suite, expulsé de son logement de fonction en 2008. Depuis, il se retrouve, avec son épouse et leurs trois enfants, dans une situation déplorable. La police n'est pas le seul secteur frappé par les expulsions des familles occupant des logements de fonction. Le service public et l'Armée nationale populaire sont également touchés. Des familles de certaines cités militaires se sont rapprochées de SOS Expulsions afin de dénoncer le harcèlement qu'ils subissent via les lettres d'expulsion à la veille du Ramadhan et de la rentrée sociale. Des officiers de l'armée, ayant risqué leur vie et celle de leurs proches dans les périodes les plus périlleuses qu'a connues l'Algérie, sont, et en fin de carrière, remerciés de la manière la plus ingrate en leur envoyant des gendarmes les sommant de libérer les logements. Pire, bon nombre de ces officiers ne disposent pas de logement, à part celui qu'ils occupent. Ces expulsions à répétition ne sont que l'arbre qui cache la forêt de toutes les magouilles. Le cas des six familles de Staouéli ne peut que corroborer cela. « Habitant des logements à la rue des Abattoirs à Staouéli, ces familles font l'objet de décisions d'expulsion au profit d'une certaine coopérative publique de semences dite Uncosem. Celle-ci se proclame propriétaire de ce patrimoine immobilier de l'Etat. De plus, il existe deux Uncosem, l'une privée et l'autre étatique ; donc, ce sont deux Uncosem avec deux agréments différents, le même siège social et les mêmes personnes », selon un communiqué de SOS Expulsions. Selon ce dernier, la famille Amine, de Kouba, dont la mère est veuve et âgée de 78 ans, a été expulsée le mois dernier du domicile qu'elle occupait. Pourtant, la loi du 13 mai 2007 article 507 bis signé par le président Bouteflika interdit l'expulsion des personnes âgées de plus de 60 ans. Cependant, les innombrables appels adressés par ces victimes sont restés lettre morte.Pour contacter SOS Expulsions : 0771 35 96 10/021 73 95 20/sosfamillesdanslarue@yahoo.fr


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