Algérie

SOS d?étudiants



La génération aux commandes des affaires de l?Algérie, dans les cercles d?opposition, ou tout simplement témoin désabusé, ici ou ailleurs, par le colossal désastre en cours dans le système éducatif, a l?impératif devoir d?entendre les terribles SOS que lancent ces temps-ci les étudiantes et étudiants des cités universitaires du pays. Parce que, tout simplement, la génération aînée a, elle, eu la fabuleuse chance d?avoir bénéficié d?une vraie école et d?une vraie université. Y compris et surtout sa majorité d?extraction sociale populaire. Les messages de grève et de contestation multiforme, qui essaiment dans les campus, indiquent brutalement, pour qui n?a pas vu de ses yeux, le délabrement moral et matériel des sites, que l?expression « ?uvres universitaires » relève de la duperie. En exemples de ces messages entendus grâce à la presse, celui d?un représentant d?un syndicat : « La situation dans les résidences universitaires d?Oran est devenue insupportable. Nous exigeons l?envoi d?une commission ministérielle d?enquête dans les cités et nous disposons de preuves (images sur CD, témoignages, documents) sur la mauvaise gestion et l?état catastrophique dans lequel vivent les résidents. » Pas moins de sept autres organisations ont dû avoir recours à un placard de pub dans un quotidien pour exprimer le même ras-le-bol, « apportant leur soutien au ministre de l?Enseignement supérieur » et lui demandant « l?ouverture d?une enquête sur les ?uvres universitaires ». Quelques jours avant, une autre publication a révélé la comparution devant le procureur de la République de fonctionnaires du campus de Tizi Ouzou pour pratiques mafieuses dans la passation de marchés publics. En même temps qu?un député de l?APN a publiquement pointé du doigt les mêmes m?urs dans les transports universitaires de l?Algérois. L?Etat met en ?uvre des budgets faramineux dans le secteur de l?éducation. Cet argent, ces jours-ci où dans le monde est commémoré le défi essentiel à la démocratie de la lutte contre la corruption, est une riche aubaine pour la mafia. La mafia à l?université ne frappe pas seulement au ventre mais aussi à l?esprit. Les autorités du secteur auraient tort de continuer sur la lancée des années de plomb à étiqueter la source de l?expression de la contestation pour la discréditer, histoire de casser le thermomètre afin de faire baisser la température.


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