Algérie

Sortir de l'engrenage de la mafia de l'import



Le ministre des Finances, destinataire de la récente instruction du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, est désormais appelé à réagir sévèrement selon la loi pour prendre les mesures nécessaires pour freiner le phénomène des transferts illicites de devises vers l'étranger. Il s'agit en fait de multiplier les actions juridiques et les sanctions à l'égard des contrevenants parmi les entreprises et les importateurs, qui s'adonnent sans scrupule à ce genre de trafic de devises sous le prétexte de leur contribution au développement national à travers les importations. Cette instruction du Premier ministre tombe à un moment où l'économie nationale et ses réserves de change sont soumises à une très forte pression exercée sur le commerce extérieur par ces importateurs dont certains n'ont que le nom sur papier. Une pratique à la limite du supportable par la Banque d'Algérie et l'Administration des douanes. Donc, officiellement, il est question de lutte contre ces infractions, mais aussi d'aller vers un assainissement de la fonction d'importateur et en même temps de dissuader un nombre parmi eux à se livrer à ce genre de transactions illégales de devises. Dans ce contexte, il ne peut être question que d'une souveraineté sur les devises de la part du Trésor public. Le surgissement de ces pratiques défavorables ayant enfreint la ligne dorsale à suivre en matière de commerce extérieur, constitue une confrontation avec des faits sociaux qui ne devraient pas intervenir dans le développement actuel du pays. En effet, le constat établi et ayant été le prélude à cette intervention de M. Sellal, prouve qu'il existe dans ce " périmètre " une mafia de l'import, de l'informel et du trabendo dirigée par des barrons dont le seul but est de s'enrichir aveuglement sur le dos de l'économie nationale. Une problématique très délicate et des plus complexes et qui est en train de ravager le commerce extérieur depuis des années. Il faut le reconnaître, elle a bénéficié d'une tolérance au su et au vu de tous, voire suscitant un certain attrait dans l'inconscient de ses acteurs. Un véritable fléau économique et social. Les différentes affaires élucidées par les enquêtes des services de sécurité mettent en évidence ce large trafic et l'existence de ces réseaux très organisés de transferts de devises à l'étranger. Un ensemble parfois intégré à de plus vastes activités illicites et dont les malfaiteurs exploitent comme source de revenus recherchée quelles qu'en soient les conséquences et les atteintes à l'économie nationale. Un sujet qui est aujourd'hui vu comme une " passe " du blanchiment d'argent au c'ur même d'un réseau érigé de façon physique sous le parapluie de l'économie de marché. La dure bataille qui devrait dénicher ces trafiquants est à livrer dans l'immédiat et devrait toucher le cordon ombilical qui lie tous ces réseaux et que l'on désigne sous le nom de la " mafia " de l'import et du trabendo. Aussi, s'agit-il d'une clarification des rapports du commerce extérieur avec les intérêts financiers et économiques du pays, et de démontrer qu'un tel assainissement se situe entièrement pour faire face à ces transferts illégaux parfois exorbitants, sinon fantaisistes. Face à cette exigence, il y a lieu d'opposer une conception stricte très différente des procédures actuelles. Et pour contrôler ces mouvements illicites de devises vers l'étranger, il serait utile de prendre en compte toute la vie financière des entreprises et des opérateurs en matière de circulation et d'octroi de devises pour les comparaître avec ce qu'ils ont importé comme marchandises et produits. Car, nul doute que nombre de ces importateurs ont obtenu des conditions hors du commun grâce à la complaisance plus ou moins " vénale " d'autorités administratives et bancaires. Une complaisance qui a permis à plusieurs barrons de l'import de bénéficier de sommes en devises exorbitantes, ce qui leur a permis de réaliser des profits excessifs. Ce qui signifie que les transferts en question ne sont dès lors qu'un " solde " ne servant que son bénéficiaire. Pour éviter de semblables trafics de devises presque aussi " meurtriers" que le terrorisme, il est temps que le ministère des Finances, l'Administration des douanes et la Banque d'Algérie, se consacrent à un audit des bilans de chaque importateur et qu'ils établissent une véritable " charte " en ce qui concerne l'exercice du statut d'importateur tout en imposant des conditions draconiennes pour la délivrance des autorisations de transfert de devises vers l'étranger.


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