Où aller en ces temps de canicule, où même la nuit thésaurise une
fraîcheur tant recherchée ? Où passer ses soirées estivales quand on n'a pas eu
la chance de louer au bord de la mer ou de voyager à l'étranger, si ce n'est à
la recherche d'un coin tranquille, familial, loin de l'incivisme et de
l'insécurité ?
Le Front de mer, première
destination par excellence des familles oranaises et des touristes, ploie comme
chaque année sous le poids des tongues et des sandales. Prendre du bon temps et
surtout s'attabler à l'une des tables des nombreuses crémeries qui jalonnent le
parcours du boulevard de l'ALN. Des couples, des familles entières ou en solo,
les gens déambulent le long du balcon supérieur du Front de mer, flânant au gré
des rencontres, avec toujours le port et ses lumières en perspective.
Des jeunes, le regard au loin,
s'accoudent sur le parapet en rêvant certainement de ce qui peut les attendre
de l'autre côté de la Méditerranée.
Pour beaucoup de familles, la
ville offre peu de choix pour des sorties nocturnes. Absence d'infrastructures
adéquates, cherté des quelques lieux de villégiature qui existe encore,
prestations de service en deçà des attentes, insécurité ambiante en dehors du
centre-ville sont autant d'ingrédients qui faussent les calculs des Oranais à
chaque été.
Pour Kader, fonctionnaire et père
d'un enfant, mis à part le Front de mer et ses crémeries, il n'existe aucun
endroit où faire sortir sa famille. Pourtant, cette année coïncide avec la
tenue du Festival panafricain et Oran, à l'instar des autres villes
algériennes, a son quota d'artistes africains. Ainsi, outre les projections de
films, les représentations théâtrales et les vernissages organisés ici et là à
travers la ville, l'attraction première reste les galas musicaux nocturnes, que
les Oranais se font un plaisir de suivre, notamment au Théâtre de verdure.
Mais force est de constater que
ces événements, aussi rares qu'un coin d'ombre dans la ville, ne peuvent en
aucune manière compenser ce sentiment de frustration né de l'absence
d'exutoires quant à leurs longues nuits estivales. Phénomène nouveau mais
illustratif de ce malaise urbain est l'envahissement des ronds-points de la
ville et plus particulièrement ceux du Sheraton, de l'aéroport international
d'Es-Sénia ou encore de la Pépinière. Des îlots d'animation, comme les
qualifiera Slimane, la cinquantaine bien entamée, qui avouera qu'en dehors de
son quartier d'Es-Seddikia et des rencontres avec les voisins, il ne sort pas
beaucoup. Ces ronds-points sont devenus avec le temps des lieux de rencontre
entre familles à la recherche de courants d'air et de fraîcheur ; et à la
longue, des amitiés se sont même nouées sur ces espaces de « détente ».
L'espace de jeu en face de
l'hôtel Sheraton ou encore le parc d'attractions d'El-Hamri sont également très
prisés et par les familles et par les couples qui y trouvent un peu de liberté
et beaucoup de sécurité. Les restaurants et les crémeries disséminées un peu à
travers la ville offrent également une halte dans les longues nuits poisseuses
d'Oran. Un tour d'horizon qui se résume tout simplement à quelques adresses
connues et à infiniment d'ennui.
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Posté Le : 21/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com