Sortie internationale du film «It’s a free world» de Ken Loach

L’esclavagisme des temps modernes Présenté en compétition officielle à la 64ème Mostra de Venise où il décrochera le Prix du scénario, le dernier film «It’s a free world», est sorti hier dans les salles européennes. «It’s a free world!» est un film qui dénonce l’exploitation inhumaine des travailleurs migrants, tolérée par une économie mondialisée. Le personnage principal, incarnée par Kierston Wareing, est une mère célibataire qui licenciée d’une entreprise de recrutement en Pologne, va à Londres pour fonder avec une amie une agence d’intérim, qui procure des emplois temporaires à des travailleurs sans papiers. La jeune femme, elle aussi victime du système, cèdera à l’appel de l’argent et se mettra à exploiter d’une manière effrénée la détresse humaine. Le réalisateur britannique Ken Loach est l’exemple même du cinéaste engagé. Tous ses films sont une dénonciation des injustices de la société britannique. Il se considère comme «Le travailleur social du cinéma britannique». Déjà, dès ses tous premiers débuts à la télévision en 1966, il réalise pour la télévision «Cathy Come Home» qui traite de parents misérables à qui l’on retire le droit de garde de leurs enfants. Le film fera scandale et provoquera des débats au Parlement britannique et aboutiront à une modification de la législation... Pendant les années Thatcher, Ken Loach se verra refuser plusieurs projets de films, notamment sur les fermetures d’usines et les a laissés pour compte. Ces thèmes, il les reprendra plus tard dans «Raining Stones» (1993), «Ladybird» (1994) ou «My Name Is Joe» (1998). Il y dénoncera l’exploitation, le cynisme des patrons cyniques, l’inanité des services sociaux... Il s’intéressera aux mouvements révolutionnaires à travers le monde, la guerre d’Espagne dans Land and Freedom (1995) ou le mouvement sandiniste dans Carla’s Song (1996) et à la lutte syndicale dans Bread and Roses... où ce sont les femmes qui constituent l’élément moteur de la révolte.   G.M