Sortie du film Les invincibles : coup de boule contre les préjugés France-actu : les autres articles

Le film est une comédie légère qui parle de tragédies personnelles et collectives très lourdes l Racisme, intolérance, identité(s), absence d'appartenance à un roman national, fêlures individuelles, Les invincibles prêche, avec humour, le vivre ensemble.Paris
De notre correspondant
La pétanque mène à tout. Dans le sud de la France, Mokhtar Boudhali (Momo) passe sa vie à la gagner, entre arnaques et petits boulots. Toujours en compagnie de son meilleur ami, coach et mentor Jacky (interprété par Gérard Depardieu).
Un couple comme on en voit beaucoup dans le cinéma anglais. Mokhtar a une passion : la pétanque. Il rêve de devenir champion du monde. Et l'annonce d'un tournoi international va bouleverser sa vie. «Les Invincibles retrace l'histoire d'un type qui veut devenir champion de pétanque, sauf qu'il est maghrébin. Pour moi, la pétanque est un formidable vecteur d'intégration et du vivre ensemble. Si je remplaçais la pétanque par le théâtre, il pourrait s'agir de mon histoire», remarque Atmen Kelif, à l'origine du scénario.
Le film, qui «au début était un gag», selon Atmen Kelif, effleure aussi la question délicate des relations entre la France et l'Algérie, toujours marquées par le passé colonial. «Quelle est la différence entre un Arabe et un pied-noir '», demande en blaguant un des collègues de Momo. «L'Arabe est né en France», rétorque-t-il. Algérie-France, France-Algérie, Momo passe de l'une à l'autre. Pas aimé de ses coéquipiers et de son sponsor, il se retrouve en Algérie. Il revient en France au tournoi de pétanque pour défendre les couleurs algériennes, toujours accompagné de Jacky, qui demande pour l'occasion la nationalité algérienne.
Le clin d il de Gérard Depardieu est appuyé. «Je suis algérien, j'ai été élevé, j'ai appris le français avec un Algérien», a revendiqué Depardieu devant le public marseillais avec lequel il a visionné pour la première fois le film lors de l'avant-première. «Les Invincibles, on dirait un médicament contre la connerie qui nous apprend la tolérance totale, après on devient invincible. Les meilleures comédies viennent des grandes tragédies», affirme l'acteur, toujours en colère contre les autorités de son pays.