Algérie

Soraya Haddad raconte le séisme du Japon



Vendredi. «Je me trouvais dans la maison que nous avions louée dans le nord du Japon, dans le district de Shiba. Il était 14h et on venait de terminer de déjeuner. Je m'étais retirée dans ma chambre pour la sieste, quand j'ai senti le sol se dérober sous mes pieds, les portes qui claquaient, les murs qui tremblaient et moi j'étais ballottée de droite et à  gauche. Je me suis précipitée dehors et j'ai attendu la fin de la réplique, qui a duré plus de deux minutes. Nous sommes ensuite, avec le reste de l'équipe, revenus à  l'intérieur de la maison au bout d'une vingtaine de minutes. A ce moment-là, on a senti d'autres secousses. Nous avons enfilé en vitesse nos survêtements et préparé nos sacs à  dos dans lesquels nous avons entassé quelques vêtements et pris nos passeports. A l'extérieur, un dispositif a été mis en place par les autorités pour diriger les habitants vers le gymnase de l'université Dudo, à  une centaine de mètres de notre habitation. On est restés quatre heures à  attendre dans l'angoisse et la peur, d'autant que nous n'étions pas loin de la mer et que j'avais peur que le tsunami touche les côtes de la ville. On a essayé de contacter nos familles, mais les puces Nedjma et Djezzy ne marchent pas là-bas. Heureusement qu'il y a Internet. On a pu donner des nouvelles à  nos familles. On a poussé notre entraîneur à  contacter l'ambassade de l'Algérie au Japon pour qu'elle fasse quelque chose. On nous a répondu que pour notre retour, il fallait voir avec notre fédération. Toute la nuit, je n'ai pas dormi parce que les secousses étaient nombreuses.» Samedi. «La peur était toujours présente. Nous sommes revenus dans notre maison et avons attendu que la fédération trouve une solution pour notre retour. Les Japonais, qui ont l'habitude de ces tremblements, commençaient à  montrer des signes d'affolement, même s'ils faisaient tout pour ne pas nous effrayer. On a pu avoir des billets pour le retour, via Rome. A l'aéroport, il y avait beaucoup de monde. Des Japonais et des Européens qui cherchaient à  trouver une place sur n'importe quel vol. Les répliques étaient nombreuses et la tension palpable. Je n'ai trouvé un peu de calme que quand l'avion a décollé.                           


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