Algérie

Sophie Dulac entre Le Repenti algérien et La Fanfare israélienne!



«La coproduction a indéniablement joué un rôle dans ce sursaut puisqu'il a permis au cinéma israélien d'être plus facilement financé et distribué en France. D'ailleurs, la France est le pays étranger dans lequel les films israéliens ont le plus de succès.» Sophie Dulac dans Israël montre sa bobine
Au moment où le film Zabana, trouve toutes les difficultés du monde pour être distribué en France, l'avant-dernier film de Merzak Allouache Le Repenti a trouvé toutes les commodités pour sortir en salles en France, le 10 avril. Mais le film ne sera pas vu (pas pour le moment en tout cas) par les spectateurs algériens qui sont étonnés de voir la bande annonce de ce film diffusé sur toutes les chaînes françaises. Curieusement, la critique française a été élogieuse à l'égard de ce film au thème et à la couleur algériens, mais au financement totalement français. Les médias français ont saisi une nouvelle fois l'occasion pour décrire l'Algérie en des mots sombres et remettre une couche sur une page du passé douloureux qui a été pourtant tournée. Même le quotidien catholique La croix, en a servi une couche. Même si le passé est toujours un thème de prédilection pour les cinéastes, il reste à mesurer le degré d'interprétation et d'analyse de la presse. Car ce qui est mis en valeur dans les articles et les émissions de cinéma, ce n'est pas le réalisateur et son parcours, et encore moins le cinéma algérien ou la situation de ses comédiens, mais bien la situation politique controversée d'un pays. En France, les médias français n'ouvrent pas leur plateau et leur tribune à Merzak Allouache. Certains ne savent même pas que c'est le réalisateur de Chouchou, le film qui a fait 4 millions d'entrées en France. Ni le réalisateur ni les comédiens n'ont été invités pour faire la première partie du Grand Journal de Canal + et encore moins figurer dans la liste des invités de l'émission «Ce soir ou jamais», de Frédéric Taddei. Le Repenti est plus présenté comme un film algérien qu'un film français, c'est pourquoi il faut fermer un peu les vannes. Le film sera présenté seulement dans 12 salles, ce qui ne lui augure pas de bons chiffres. Il faut dire que derrière la distribution du film d'Allouache en France, il y a Sophie Dulac. Ce n'est pas une spécialiste du cinéma algérien, curieusement, c'est une spécialiste du cinéma israélien puisque elle est distributrice des films israéliens en France. Elle a distribué plusieurs films de l'Etat hébreux, notamment la visite de la fanfare d'Eran Kolirin, Watermarks de Yaron Zilberman, Janem et Distorsion de Haïm Bouzaglo, Avanim (Les Pierres) de Raphaël Nadjari ou encore Prendre femme de Ronit Elkabetz et Shlomi Elkabetz. Sophie Dulac, a distribué également des docs comme American Vertigo de Michko Netchak et Gilles Hertzog, d'après une enquête de Bernard-Henri Levy. Pourquoi Sophie Dulac, a tenu à distribuer le film de Merzak Allouache' Ce dernier n'est pas son «Chouchou», ce n'est pas pour les belles lunettes du réalisateur algérien, ni par reconnaissance à son talent et à sa vision cinématographique, mais par arrière-pensée politique et surtout pour l'aide dont le film a bénéficié à Cannes. Le film Le Repenti a reçu de l'aide d'Europa Cinéma. Une aide à la distribution que l'UE accorde chaque année à Cannes pour soutenir un cinéaste qui n'est pas soutenu dans son pays. Du coup, Sophie Dulac a été généreuse et bien sûr algérienne de coeur et a tenu à prendre en charge politiquement et commercialement le seul film algérien que l'Algérie n'a pas soutenu en 2012, au grand bonheur de «Chouchou»!
amirasoltane08@live.fr


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