Algérie

sont érigés sur des zones non constructibles"



sont érigés sur des zones non constructibles
L'effondrement de l'immeuble dans la cité Urba 2000 à El-Achour prouve, une fois de plus, la négligence, l'indifférence ou l'impuissance des responsables de cette commune quant au respect de la réglementation en vigueur.Pourtant, la loi 90-29 du 1er septembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme prévoit dans son article 73 que le "président de l'APC ainsi que les agents dûment habilités doivent visiter les constructions en cours, procéder aux vérifications qu'ils jugent utiles et se faire communiquer, à tout moment, les documents techniques se rapportant à la construction". Or, force est de constater que le bâtiment en question était bel et bien édifié. Aux termes de l'article 76 du même texte, "il est interdit d'entreprendre des travaux de construction sans permis de construire ou de les réaliser au mépris des plans graphiques ayant servi à l'obtention du permis de construire". Une autre disposition dont ont fait fi les promoteurs de ce projet. Cette transgression de la loi, répandue à travers tout le territoire national, est à l'origine d'irrégularités souvent périlleuses qui, outre les dégâts matériels qu'elles occasionnent, emportent avec elles des vies humaines. Toutes ces anomalies ont été, en revanche, mentionnées dans une loi liée à l'impact des risques majeurs et des catastrophes naturelles. Elaboré par une commission composée d'experts au lendemain du séisme de Boumerdès de 2003, ce texte aborde toutes les facettes ayant trait aux dangers encourus par l'ensemble des constructions face aux aléas naturels.Une loi votée à l'unanimité par les deux chambres du Parlement. Les textes et les recommandations devraient être, de ce fait, appliqués de façon indissociable sur les plans de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire. Les principales lignes directrices de cette loi traitent essentiellement les zones à construire et les zones non aedificandi (non constructibles). Pour celles-ci, il est mentionné clairement, dans la loi, l'interdiction formelle de construire aux abords des failles sismiques, des lits majeurs des oueds et des zones reconnues inondables et marécageuses. "Toutes ces zones sont connues et cartographiées en Algérie", indique le Pr Chelghoum Abdelkrim, expert en numérique et génie parasismique. "Malheureusement, depuis l'entrée en vigueur de cette loi, il est regrettable de constater que plus de 80% des projets lancés et réalisés ont été érigés sur ce type de zones", relève le Pr Chelghoum. Pis encore, des ensembles immobiliers de 1 000 logements ont été édifiés sur des zones plus dangereuses, à savoir des lits mineurs (à l'intérieur) des oueds. Il cite l'exemple de Oued Kaouche et Oued Zouaoua à Chéraga, Ouled Fayet, Oued Koriche, Val d'Hydra (Oued El Halouf où sont bâties les deux tours du ministère de l'Energie). Sur l'oued Beni Messous, un projet clandestin, sans plaque d'identification, qui vient de démarrer, est confronté à de sérieux et récurrents affaissements. À Bab Ezzouar, ce sont les sous-sols de l'université Houari-Boumediene, conçus pour servir de laboratoires, qui sont inondés H24, car se trouvant sur des zones marécageuses et inondables. De forts écoulements d'eau sont également enregistrés dans des constructions sur le territoire d'autres wilayas, telles que Constantine, Oran, Blida, Mila... Par ailleurs, de nouvelles villes sont construites sur des failles sismiques. Bouinan en est l'exemple frappant puisqu'il y est fait état de 5 failles sismiques. Idem pour Sidi Abdellah. L'on continue aussi à projeter des édifications sur des sols liquéfiables, lâches (le cas d'Urba 2000) et ceux faisant l'objet de glissements. "Tous ces sols sont de parfaits amplificateurs d'ondes sismiques. En cas de secousse tellurique, ces sols lâches augmentent l'intensité de ses ondes alors que les bons sols les atténuent", avertit le Pr Chelghoum. Ce que cet expert déplore encore, c'est que l'on décide de bâtir un monument comme la Grande Mosquée d'Alger sur le lit majeur de Oued El-Harrach avec tous les aléas géotechniques, géologiques et les problématiques posées par les risques majeurs dans cette localité.B. K.


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