Algérie

Sonnés, les socialistes préparent l'après-DSK


  Paris.
De notre correspondant

Hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti à  Paris, Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste, a indiqué que sa formation politique ne changera pas l'agenda politique qu'elle a tracé depuis plusieurs mois. Pour lui, la date de clôture des candidatures est bel et bien fixée pour le 28 juin et le candidat socialiste sera connu le 9 octobre prochain à  l'issue des primaires. Il a par ailleurs appelé les militants à  mettre de côté leurs différends et à  se rassembler autour du projet socialiste pour qu'il gagne l'adhésion de tous les Français. Pour Jean Marie Leguen, un proche lieutenant de DSK, «ce type de comportement n'appartient absolument pas de près ou de loin à  la culture de Dominique Strauss-Kahn». Il a estimé que «les faits, tels qu'ils sont rapportés aujourd'hui, n'ont rien à  voir avec le Dominique Strauss-Kahn que l'on connaît. Il n'y a rien à  voir avec un homme qui peut àªtre séducteur et utiliser la violence». De son côté, l'ancien ministre de la ville sous le défunt Mitterrand et homme d'affaires, Bernard Tapie, n'a pas écarté la thèse d'un complot. «Je sais ce que c'est la politique qui décide de vous flinguer. Je dis qu'il faut attendre qu'on ait la preuve, qu'on ait la certitude, c'est trop grave. Cela me paraît tellement incroyable. Il faudrait qu'on se précipite un peu moins.»
Quand vous sortirez de prison, disparaissez dans votre Riad !
Passé le temps du choc et de la stupéfaction, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux relations internationales et proche de Strauss-Kahn, a expliqué, dans une déclaration lue devant la presse, que le temps de la défense et de l'amitié est arrivé. Il a relevé, par ailleurs, qu'il y avait beaucoup de contradictions dans le dossier de son ami Strauss-Kahn, à  commencer par la «fuite dont on dit qu'elle était précipitée». Et de conclure : «Le traumatisme sera surmonté, nous le devons à  la France et à  la gauche.» Mais c'est à  droite que les réactions les plus virulentes commencent à  se faire entendre. Dimanche soir, Bernard Debré, ancien chirurgien renommé et député UMP, s'est indirectement adressé à  DSK, lui reprochant d'avoir sali l'image de la France dans le monde. «Quand vous sortirez de prison, disparaissez dans votre Riad, ne vous justifiez pas, ne dites plus rien. Vous avez été une fausse valeur, un obsédé sexuel, Vous avez sali votre pays.» Le même interlocuteur est allé encore très loin dans une interview publiée dans le magazine L'express. M. Debré a affirmé : «Ce n'est pas la première fois que DSK se livrait à  ce genre d'agissements au Sofitel. C'est là qu'il descendait toujours. à‡a s'est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. Tout le monde le savait dans l'hôtel.» Toutefois, il était incapable d'apporter la moindre preuve de ce qu'il avançait.
Tous les scénarios sont plausibles
Ne voulant pas prendre position vis-à-vis de l'affaire de DSK, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que c'est à  la justice américaine d'établir les faits et de faire émerger la vérité. Il a ajouté : «Ne préjugeons pas du résultat de l'enquête.» Idem aussi pour Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, qui a demandé à  ses partisans de faire œuvre de beaucoup de mesure dans cette affaire et d'observer le silence dans la mesure du possible.
Initialement prévue pour mercredi, la réunion du bureau politique du parti socialiste a été avancée à  hier. L'affaire DSK occupera à  coup sûr tous les débats, mais pas seulement puisqu'il sera aussi question de l'élection présidentielle de 2012. Avec la chute du favori, la stratégie des socialistes risque de changer, avec l'entrée en course de Martine Aubry, jusque-là liée par un pacte de non-agression avec DSK. La chef de file des socialistes pourrait annoncer sa candidature aux primaires maintenant que DSK est disqualifié. Par ailleurs, d'après les observateurs politiques français, c'est à  présent François Hollande qui possède le plus de chances de gagner les primaires socialistes. Placé déjà en deuxième position dans les sondages loin derrière DSK, il pourrait constituer une alternative au patron du FMI.
Homme politique avisé, simple, loin des projecteurs médiatiques, il fait son bonhomme de chemin loin des convulsions politiques qui déchirent la société française et le monde. Il représente la force tranquille socialiste, à  la manière de Mitterrand.
Jouissant d'une bonne presse et maîtrisant les questions économiques, François Hollande paraît comme la personnalité la plus à  même de se confronter à  Nicolas Sarkozy. Ce dernier, même s'il ne l'a pas montré publiquement, se réjouit en coulisses de voir son principal rival écarter de la course à  l'Elysée. C'est dire que tous les scénarios sont désormais plausibles, y compris celui de voir Marine Le Pen au deuxième tour ou carrément à  la tête de la France en 2012.
 
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