Le groupe Sonelgaz dépose annuellement en
moyenne un millier de plaintes contre les «fraudeurs» qui procèdent à des
branchements illicites sur le réseau électrique. C'est ce qu'a déclaré hier le
PDG du groupe, Nordine Boutarfa,
qui souligne cependant qu'elles sont rares les plaintes qui aboutissent une
fois entre les mains de la justice.
Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse organisée pour
présenter le bilan annuel du groupe, Nordine Boutarfa n'a pas donné de chiffre sur les pertes causées à
l'entreprise à cause de ces branchements illicites qui servent parfois à
alimenter carrément des ateliers de fabrication. «C'est un problème social
qu'il faudrait traiter avec les autorités», dira le premier responsable de Sonelgaz qui précise que le sujet est posé au niveau du
gouvernement. Toutefois Boutarfa ne compte pas
désarmer pour autant. Malgré un déficit de trésorerie de l'ordre de 41
milliards de DA, le groupe poursuivra ses investissements, avec bien évidement
l'aide de l'Etat et des pouvoirs publics.
«Le groupe continue d'investir des sommes importantes qui dépassent de
loin ses possibilités d'autofinancement très limitées depuis maintenant six
années suite au gel des tarifs de vente de l'énergie électrique et gazière», a
déclaré le PDG de Sonelgaz. Ce dernier a affirmé que
les dépenses d'investissement enregistrées cette année par l'ensemble du groupe
restent à un niveau élevé et sont de l'ordre de 240 milliards de DA, fiancés
principalement par des crédits bancaires à hauteur de 40%.
Les mesures d'assainissement financier (remboursement par l'Etat de plus
de 63 milliards de DA au titre du préfinancement des programmes publics et
remboursement du précompte TVA et de la contribution à la facturation sud) ainsi
que les restitutions de la BNA
(14 milliards de DA) dues au rééchelonnement de la dette, ont permis de
financer le reste des dépenses, ajoute Nordine Boutarfa qui a tenu à rendre un grand hommage aux
dirigeants et aux travailleurs des entreprises du groupe qui ont continué de
raccorder les citoyens en gaz et en électricité malgré toutes les difficultés.
Le responsable de Sonelgaz avertit cependant
que le recours à l'endettement demeure massif en raison de la persistance de la
fragilité financière du groupe puisque expliquant encore que sur les 94
milliards de DA d'endettement nouveau mobilisé, 64,6 milliards de DA
représentent une dette à court terme (découvert bancaire). «En 2010, le recours
à l'endettement à court terme, dont le coût représente plus du double de celui
du crédit à long terme, a généré un déficit de trésorerie de 41 milliards de
DA», a fait savoir Nordine Boutarfa
qui sollicite la contribution des pouvoirs publics pour «un règlement
structurel de la situation financière du groupe» en mettant en Å“uvre «des
solutions durables» et en mettant sur pied de façon pérenne les conditions de
fonctionnement du groupe en levant la contrainte financière qui, poursuit-il, «agit
comme un goulot d'étranglement dans la poursuites des axes de développement».
40% D'ENERGIE RENOUVELABLE EN 2030
Sonelgaz compte à l'horizon 2030 produire 40% de son électricité à partir
d'énergies renouvelables. C'est du moins ce que prévoit Nordine
Boutarfa et ce dans le cadre d'un «programme de
diversification des sources d'approvisionnement énergétique». A cet effet, le
PDG du groupe a déclaré que la
Sonelgaz a déjà conclu un contrat
pour la réalisation d'une usine de fabrication de modules photovoltaïques, unique
en son genre en Afrique et dont la mise en service est prévue à la fin de
l'année 2013. «Nous projetons même de commencer par l'assemblage dès la fin 2012»,
a ajouté Boutarfa qui souligne dans le même cadre que
des appels à manifestation d'intérêt seront prochainement lancés pour la
réalisation d'une usine de silicium et la fabrication de miroirs, d'équipements
de fluide colporteur et de stockage d'énergie, des équipements du bloc de
puissance, de mâts et de rotors d'éoliennes.
Le PDG de Sonelgaz également fait savoir qu'il
est prévu la réalisation d'un réseau de sous-traitance nationale pour la
fabrication des équipements entrant dans la construction de centrales solaires
et éoliennes. Enfin, le responsable de Sonelgaz a
indiqué que le montant global du programme de développement de la production
d'électricité entre 2011 et 2021 s'élève à près de 2600 milliards de DA dont 1500
milliards seront consacrés aux énergies renouvelables.
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Posté Le : 11/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com