Algérie

Sonelgaz : les limites d'une politique énergétique Economie : les autres articles



De nouveaux records de consommation d'électricité ont été enregistrés cet été avec des pics à près de 9000 MW. La consommation évolue rapidement en Algérie, avec une croissance annuelle de 14%.
Confrontés à des coupures d'électricité intempestives et au délestage, des citoyens sortent dans la rue pour crier leur colère. Pourquoi ' Quelles solutions à envisager pour éviter ces fréquentes coupures d'électricité au moment où la population en a le plus besoin ' Chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Salim Kahal estime que la problématique du délestage est en relation avec «une demande nationale en énergie qui est tout simplement beaucoup plus forte que l'offre». Intervenant lundi soir lors d'une conférence-débat organisée par le réseau Rameve, au siège d'Interface Medias à Alger, M. Kahal a rappelé que les décideurs «avaient axé dès le début des années 2000 la politique d'investissement sur les IDE, laquelle politique n'a pas bénéficié d'un suivi approprié. Il a fallu attendre deux à trois ans pour que l'Etat investisse sur ses propres fonds. Entre-temps, on aurait pu réaliser 3 centrales au minimum, soit 50% de la production actuelle».
Autre explication : la politique énergétique nationale se base sur une seule ressource d'énergie, à savoir les hydrocarbures. Ce qui est insuffisant. «Il y a une intention de développer les énergies renouvelables, mais cela reste au stade de proposition, excepté le projet de Hassi R'mel», précise ce chercheur au CDER, qui relève aussi que «l'Etat algérien a investi sur des logements qui ne répondent pas aux normes bioclimatiques. Ces logements sont énergivores». De son côté, Adjib Radi, sous-directeur de la direction électricité au sein de la Commission de régulation d'électricité et du gaz (CREG), avoue que Sonelgaz «éprouve des difficultés à alimenter ses clients», notant que toutes les coupures d'électricité ne sont pas forcement synonymes de délestage qui demeure en revanche, à ses yeux, «un mal nécessaire pour éviter que le réseau ne s'effondre».
Ce responsable reconnaît, par ailleurs, que le retard dans la réalisation et la réception de projets constitue «un problème» de taille. Même son de cloche pour Ameyoud Aziz, directeur à l'Opérateur système (OS), filiale du groupe Sonelgaz : «Le problème des coupures et des délestages réside dans le retard enregistré dans la réalisation des investissements.» Et d'évoquer aussi le problème d'opposition des citoyens, rétifs à l'installation de centrales ou de transformateurs électriques. Contrairement à ce qu'avance M. Kahal, M. Ameyoud ne cesse de dire que «la production d'électricité est suffisante» ; selon lui, la capacité installée dépasse les 11 000 MW, alors que la capacité mobilisée est de 10 000 MW pour une demande globale de près de 9 000 MW.


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