Algérie

Sondage de "Liberté" et de l'institut okba com



Sondage de
À moins de deux mois de l'élection présidentielle, les Algériens pensent, encore une fois, bouder les urnes. Le sondage d'Okba Com Institut réalisé pour "Liberté" l'a relevé. Seulement 46,4% des personnes interrogées comptent se présenter aux urnes le 17 avril prochain.Cette enquête réalisée auprès d'un échantillon de 2 079 personnes, issues de plusieurs régions du pays, a fait ressortir que 29,5% des sondés ont décidé de ne pas se déplacer aux urnes le 17 avril tandis que 24,1% restent indécises. À la lumière de ces chiffres obtenus auprès de cet échantillon représentatif de la population algérienne en âge de voter, l'on comprend qu'aucun candidat n'est en mesure de mobiliser les électeurs autour de son projet.Si les Algériens ont décidé de tourner le dos à une élection, pourtant présentée comme décisive pour le pays, cette même réaction trouve son origine dans les différentes consultations entachées toutes de fraude où la volonté citoyenne pour changer les choses s'est avérée n'être qu'un simple discours et que les élections à la Naegelen ont de beaux jours devant elles en Algérie. L'on déduit aussi que le taux de participation sera, inévitablement, au c?ur de cette bataille électorale que doivent livrer et le pouvoir et les candidats retenus pour la course contre l'option du boycott qui charme de plus en plus d'électeurs.À ce défi de convaincre le citoyen de se présenter aux urnes, il y a lieu de relever que le futur président élu avec moins de 50% de participation sera, sans nul doute, dépourvu de la légitimité obtenue par les urnes.À cela s'ajoute, notamment avec l'annonce de la candidature de Bouteflika, accréditée lors de l'enquête de 28,3% des personnes sondées favorables à sa réélection, la question : acceptera-t-il de rempiler avec un score aussi dérisoire ' Avec un rappel des résultats obtenus par Bouteflika lors des trois dernières élections présidentielles qui l'ont porté à la magistrature suprême, il est difficile de dire que l'homme, tel que connu par les Algériens, va accepter d'être "élu" avec un taux inférieur à ces derniers exploits électoraux ' Il était élu, pour rappel, avec 73,8% des suffrages en 1999, alors qu'il était seul dans la course. Il le sera en 2004 avec 85% des voix et avec 90,2% en 2009. Le ministère de l'Intérieur annoncera-t-il une forte participation le soir du 17 et un score faramineux pour Bouteflika ' Ce serait une mission très difficile pour Tayeb Belaïz avec, notamment, des concurrents qui ne sont pas des moindres.Benflis, Hanoune, Benbitour et probablement Hamrouche... qui sont accrédités autour de 5% chacun des voix des potentiels électeurs interrogés, ce sera une mission quasi impossible de bourrer les urnes et de traficoter les résultats.Cela dit, au cas où il y aurait fraude, celle-ci toucherait en même temps le taux de participation et le suffrage exprimé au profit du candidat vainqueur, qui ne serait, selon le même sondage, que l'actuel locataire d'El-Mouradia.Cependant, même si Bouteflika occupe la tête du peloton, il n'en demeure pas moins que 37,9% des sondés n'ont pas exprimé leur opinion quant à la personnalité qu'ils veulent voir président de la République.Cela explique, néanmoins, que la "dépolitisation" des Algériens a fait son petit bonhomme de chemin et que le fossé qui sépare le citoyen des affaires politiques s'élargit de plus en plus.Un président "homme", jeune et démocrateLes décisions introduites dans la loi électorale de 2011 exigeant pas moins de 30% de femmes dans les listes électorales et les assemblées élues ne semblent pas trouver grâce aux yeux des Algériens. Ainsi, 80,8% des personnes sondées optent plutôt pour un président du genre masculin et seulement 7,4% sont pour que le futur président soit une femme. Pour les 11,8% restants, cette question est "sans importance".Cela étant, la tendance machiste des électeurs est à relever à la lecture de ces taux qui relègue la femme à un statut inférieur. Comme toute tendance ou approche sociale, elle vient en contradiction de ce qu'on a voulu acquérir comme "statut" social et politique par les effets miraculeux d'un simple décret instituant les quotas pour les femmes.Les pouvoirs publics, notamment les responsables politiques, seraient mieux inspirés pour faire valoir plutôt l'égalité entre les deux sexes à travers la suppression des lois confinant la femme dans un statut de mineur et de "citoyen" éternellement assisté, et d'appréhender, à travers l'école et les institutions de socialisation, ces réactions machistes et réductrices du rôle de la moitié de la population, qui sont les femmes.À la question de l'âge idéal pour le futur président, les réponses sont sans équivoque.Elles penchent toutes vers un président quinquagénaire. 75,6% des sondés pensent, ainsi, que le futur chef de l'Etat doit être âgé de moins de 60 ans, dont 39,5% estiment qu'il doit être plus jeune, soit de moins de 50 ans.Ces chiffres expliquent que l'Algérien, dont pas moins de 70% de la population est âgée de moins de 50 ans, est plutôt favorable à un personnel politique jeune. La déclaration de mai 2012 de Bouteflika depuis Sétif, selon laquelle "sa génération est finie", trouve un écho favorable auprès des citoyens qui estiment qu'il est anormal que la minorité qui s'accroche au pouvoir et que l'on appelle communément "les dinosaures" accapare les leviers de décision au détriment d'une majorité jeune, dynamique et portée sur le monde moderne.Les résultats de l'enquête révèlent également cette logique qui veut que le personnel politique soit apte à gérer les affaires du pays et ils constituent un signe de refus de plébisciter un président dont l'état de santé s'est détérioré depuis l'an dernier.L'enquête relève, aussi, que 65,4% des personnes optent pour un président civil, contre seulement 16,6% qui veulent un militaire à la tête de l'Etat.Concernant les tendances politiques et idéologiques, 49,9% souhaitent que le futur président soit démocrate et seulement 12,6% sympathisent avec le courant islamiste.L'on remarque que la déroute du courant islamiste entamée depuis le début du Printemps arabe, avec sa cuisante défaite lors des législatives de 2012, n'est pas le fruit d'un accident de l'histoire, mais elle est belle est bien une tendance générale chez les Algériens qui prennent leur distance d'un courant idéologique qui ne représente nullement une alternative.Cela peut s'expliquer aussi par la situation qui prévaut dans les pays qui ont connu des révoltes et dont les mouvements islamistes qui se sont greffés sur les révolutions n'ont pas pu redresser la barre et offrir monts et merveilles tant promis aux populations.L'Algérien a cessé d'être africain !Sur les 2 079 personnes interrogées lors de l'enquête sur les pays avec lesquels le futur président doit nouer des relations, 49,9% des réponses optent pour les pays européens, seulement 16,5% sont favorables pour des relations privilégiées avec les pays du continent africain et 23,1% avec les pays nord-africains.Cette tendance qui veut que l'Algérien se sente plutôt proche de l'Europe que du continent dont il est issu trouve son explication dans l'absence de la voix de l'Algérie dans le concert des nations africaines.Les Algériens ont-ils cessé d'être africains ' La réponse donnée par les enquêtés est sans appel et renvoie aussi à cette volonté des décideurs de vouloir s'accommoder de liens parfois imaginaires "trouvés" dans des zones géographiques et démographiques lointaines en tournant le dos à l'Afrique et même aux pays dont des milliers de kilomètres de frontières nous unissent.Cette tendance s'explique aussi par cet "eldorado" que les Algériens voient en les pays européens et américains.Image: http://www.liberte-algerie.com/images/images_editions/6544/Page07.jpgM. 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