Sonatrach maintient le cap. Face aux pressions des grands compagnies pétrolières, Abdelhamid Zerguine exclut le recours à des partenaires dans les nouvelles raffineries.
Le président directeur général du Groupe Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine, a exclu, mercredi, l'entrée de partenaires étrangers dans le raffinage en Algérie. Au cours d'une déclaration faite à Ghardïa, sur le site choisi pour construire une nouvelle raffinerie, M. Zerguina a précisé que l'ensemble des raffineries se trouvant sur le sol algérien sera à 100% la propriété de Sonatrach. La nouvelle raffinerie de Ghardaïa sera réalisée dans la zone de Oued Nechou, à 20 kms au nord-est de la ville.
La déclaration de M. Zerguine intervient alors que des grandes compagnies pétrolières maintiennent la pression sur l'Algérie, pour l'inviter à lâcher du lest dans le domaine des hydrocarbures. L'Algérie connait quelques difficultés, liées au déclin de sa production, aux questions sécuritaires, à l'explosion de sa consommation interne, aux demandes répétées de révision du prix du gaz, et aux conditions considérées insuffisamment attrayantes par les grandes compagnies pétrolières. Face à ces pressions, l'Algérie a changé sa loi sur les hydrocarbures, ouvrant la possibilité d'exploiter les hydrocarbures non conventionnels, mais elle a maintenu le contrôle de la distribution sur le marché algérien.
Le PDG de Sonatrach, dont les propos sont rapportés par l'agence APS, a justifié les nouveaux investissements massifs dans le raffinage, avec cinq raffineries en projet, par l'explosion de la demande nationale en carburants. "Nous devons doubler notre production nationale pour répondre, d'une manière permanente, et dans les meilleures conditions, à la demande croissante, aussi bien de la population que des secteurs d'activités économiques", a-t-il déclaré.
Boom de la consommation interne
La raffinerie de Ghardaïa aura une capacité de cinq millions de tonnes par an, et devrait permettre de créer 800 emplois permanents. En parallèle, sera réalisé un centre de stockage près du tracé de la nouvelle voie ferrée, elle aussi en projet, en vue d'organiser un approvisionnement des wilayas limitrophes à partir de Ghardaïa. En plus des carburants, des produits dérivés seront destinées à une industrie chimique dans la région.
L'Algérie veut doubler sa capacité de raffinage durant les cinq prochaines années, selon le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi. Au cours d'une récente visite à Londres, où il a exposé le programme de son secteur sur le long terme, M. Yousfi a annoncé que six nouvelles raffineries seront construites, portant la capacité de raffinage du pays de 30 à 60 millions de tonnes par an. En parallèle, des travaux de rénovation des raffineries en fonctionnement ont été entamés. La rénovation de celle de Skikda, confiée au sud-coréen Samsung, est en cours, et entraine des perturbations dans la distribution des carburants.
Ces projets d'envergure visent à compenser un sous-investissement notable depuis deux décennies, qui a paradoxalement fait de l'Algérie un importateur de carburants. Une situation aggravée par le boom de la consommation interne, avec un marché domestique de véhicules qui a littéralement explosé, les importations ayant été multipliées par deux entre 2010 et 2012.
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Posté Le : 15/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aïssa Bouziane
Source : www.maghrebemergent.info