Algérie

«Sonatrach doit maîtriser le planning de réalisation de ses projets»



«Sonatrach doit maîtriser le planning de réalisation de ses projets»
Par l'entremise de l'agence APS, la compagnie nationale des hydrocarbures annonce qu'elle table, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement à  moyen terme (2014-2018), sur une hausse de la production primaire des hydrocarbures, laquelle devrait passer de 195 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2013 à  225 millions de tep d'ici à  2018. Des objectifs qui devraient àªtre atteints grâce à  la mise en service de nombreux projets, notamment dans l'eldorado gazier du bassin Sud-Ouest.Le vice-président de l'activité amont évoquait, il y a quelques jours, l'entrée en production entre 2016 et 2017 des champs de Touat et de Timimoun ainsi que celui de Reggane Nord. Il est également question de la mise en service de projets de développement des champs de Hassi Bahamou et Hassi Mouina. Au-delà de l'intensification des efforts d'exploration et de production, Sonatrach table aussi sur l'amélioration des taux de récupération sur les champs de production matures. En plus de la réalisation d'une station de compression à  Hassi Messaoud, le doyen des champs pétrolifères algériens devrait bénéficier d'une opération de rénovation du réseau de collecte ainsi que d'un projet de récupération tertiaire. De même que le champ de Hassi R'mel profitera, à  l'orée de 2015, d'un troisième boosting destiné à  retarder son déclin de 6 à  7 ans. Des objectifs que l'ancien ministre de l'Energie, Noredine Aït Laoussine, estime ambitieux et louables. Il considère que les initiatives en matière d'amélioration des taux de récupération sont bonnes, même si la récupération secondaire est mise en œuvre en Algérie depuis quelques années déjà.Cependant, à  l'optimisme que peuvent générer les prévisions de Sonatrach, l'ex-ministre oppose certaines conditions. Celui-ci préfère réserver son opinion aux résultats finaux de Sonatrach. M. Aït Laoussine fait référence notamment au fait que les chiffres publiés ne sont, pour l'heure, que le reflet de prévisions qui attendent une concrétisation effective. Il met aussi en avant, pour justifier le scepticisme des observateurs du secteur des hydrocarbures algériens, le fait qu'ils soient bien souvent déçus par des résultats loin des objectifs de départ ainsi que par les performance réalisées. L'ancien ministre insiste aussi sur la nécessité de maîtriser le planning de réalisation, le respect des délais et du suivi du projet. Il dira à  ce propos que les projets de développement du bassin Sud-Ouest sont évoqués depuis une décennie, mais tardent encore à  voir le jour, avant de s'interroger sur l'état d'avancement du projet Ahnet. L'ex-vice président de Sonatrach mettra d'ailleurs en cause la propension de la firme pétrolière nationale à  retarder les décisions. S'adapter aux réalités du marché Interpellé à  propos de la marge de manœuvre dont disposerait Sonatrach, enfin dotée de volumes supplémentaires d'hydrocarbures disponibles à  l'export, sur les marchés internationaux, M. Aït Laoussine affirme que la compagnie se doit de s'adapter à  la réalité des marchés. Il a rappelé dans ce sens que la compagnie n'a pas été affectée outre mesure, il y a trois ou quatre ans, par la chute des prix du gaz, car faisant face à  des problèmes de production. En adoptant une attitude rigide envers ses clients européens, celle-ci a pu réduire ses exportations, notamment vers l'Italie. Cependant, si demain de nouveaux volumes de gaz à  l'export venaient à  àªtre disponibles et devant donc àªtre placés sur les marchés, Sonatrach devra forcément changer de stratégie et d'attitude. Selon l'ancien ministre, elle devra s'adapter aux nouvelles réalités du marché. D'abord en se démarquant de son attitude considérée par ses partenaires comme l'une des plus rigides au monde.
Pour M. Aït Laoussine, cela ne veut pas dire baisser les prix pour vendre son gaz, mais il s'agit pour Sonatrach d'être plus flexible et souple, comme le sont d'ailleurs ses compétiteurs russes et qataris. Il s'agit aussi, selon lui, de s'adapter aux changements profonds qui marquent les marchés gaziers, caractérisés par la fermeture du marché nord-américain grâce ou à  cause de la révolution des schistes aux Etats-Unis, la stagnation de la consommation en Europe et la croissance de la demande en Asie.Il rappelle dans ce contexte que Sonatrach exporte en grande partie son gaz par pipelines vers l'Europe, et pense que celle-ci devrait, via le GNL, cibler les marchés à  fort potentiel de croissance en Asie. Il considère que si de nombreux projets de GNL développés en Amérique du Nord et en Australie ainsi que la multiplication de l'offre de la part d'autres fournisseurs permettra le déversement d'importants volumes de gaz sur le bassin Pacifique, le marché asiatique demeure celui présentant le potentiel de croissance le plus important et le plus intéressant.


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