Algérie

SONATRACH Dernière ligne droite pour la nouvelle grille des salaires



Dernière ligne droite pour le nouveau système de rémunération deSonatrach. En préparation depuis plusieurs mois, la « nouvelle grille dessalaires » de la compagnie nationale des hydrocarbures entrera en vigueur cetteannée. La Sonatrach va abandonner définitivement « la grille actuelle » baséesur un système d'échelles hérité du fameux statut général des travailleurs dutemps du parti unique. « Le nouveau système, complètement différent del'actuel, sera appliqué cette année d'une façon progressive. Nous allonscommencer par de petits groupes pour l'étendre ensuite à tous les travailleursde la société », explique Abdelhafid Feghouli, vice-président aval deSonatrach. La mise en place d'un nouveau système de rémunération permettra àSonatrach de mieux payer ses travailleurs et surtout de récompenser et garderses compétences convoitées par les compagnies étrangères. Une bonne nouvellepour les travailleurs de Sonatrach qui attendent depuis plusieurs moisl'application de la nouvelle grille des salaires. « La partie variable dusalaire sera de 30% et le nouveau système permettra aux travailleurs de gagnerplus d'argent sans forcément être promus. Actuellement, l'augmentation du salairepasse obligatoirement par une promotion. Dans le nouveau système, les postesseront regroupés en rôles et contribution. Le système des échelles seradéfinitivement abandonné », égrène M. Feghouli. En fait, c'est en 2001 que laSonatrach a décidé de réformer son système de rémunération jugé « trop rigideet contraignant ». Le projet a été confié à des cabinets américains. LaSonatrach mise également sur la formation et la recherche et développement en yconsacrant d'importantes sommes d'argent. La compagnie nationale compte sur cescentres de recherches pour améliorer sa productivité et développer de nouvellestechnologies. Un centre de recherche est prévu à Arzew. « Dans ce centre, nousallons travailler sur trois axes : les catalyseurs, la corrosion et lasimulation », explique M. Feghouli.  La modernisation de son systèmesalarial et l'investissement dans la recherche et développement interviennentdans une période cruciale pour le développement de Sonatrach. La compagnienationale des hydrocarbures veut suivre l'exemple des grandes compagniesmondiales : elle accélère son développement à l'international et multiplie lesinvestissements en Algérie. L'objectif : renforcer sa position de principalfournisseur de gaz à l'échelle mondiale et réaliser 30% de son chiffred'affaires à l'international à l'horizon 2015. La Sonatrach veut aussi resterleader dans le GNL. But : tirer profit de l'augmentation de la demande mondialesur le gaz naturel, atteindre les marchés lointains de l'Asie et tirer profitde l'ouverture au GNL des marchés des pays de l'Europe de l'est, conséquence dela dernière crise gazière entre l'Ukraine et la Russie. « Notre stratégie estde faire toujours du GNL. Actuellement, nous avons une capacité de productionde 20.2 millions de tonnes par an de GNL. Nous comptons la porter à 32 ou 33millions de tonnes vers 2012, avec la réalisation en cours de deux trains deproduction de 4,5 millions de tonnes. L'un à Skikda et l'autre pour GassiTouil. Nous avons également la possibilité d'augmenter les capacités deproduction des unités existantes de trois millions de tonnes », affirme M.Feghouli. La Sonatrach compte porter ses exportations de gaz à 85 milliards dem3 en 2010 dont la moitié se fera en GNL. « La part actuelle du GNL dans nosexportations de gaz est de 50%. Nous comptons la garder », explique levice-président aval, convaincu de l'avenir radieux du GNL. La forte demande surle gaz a engendré une augmentation des coûts de construction des complexes deGNL. « Les coûts de construction des complexes de GNL sont passés de 200dollars la tonne en 2002 à 900 dollars en 2006. La décision d'investir dans uncomplexe dépend de sa rentabilité économique. Mais les coûts ne constituent pasun obstacle. La demande sur le GNL ne cesse d'augmenter. Il faut savoirqu'actuellement, il y a 70 terminaux de regazéification en projet et 100terminaux projetés, à travers le monde. En Chine, il y a 10 terminaux enprojets. La Pologne est en train de construire un terminal pour recevoir du GNL», explique M. Feghouli. Outre le développement de ses capacités de production,la Sonatrach s'attèle à moderniser sa filiale Hyproc spécialisée dans letransport maritime des hydrocarbures. En entamant la conquête de nouveaux etlointains marchés, la compagnie nationale des hydrocarbures n'oublie pas lemarché local et le développement du pays. La Sonatrach devra jouer un rôle clédans la nouvelle politique industrielle initiée par le président AbdelazizBouteflika pour doter le pays d'un véritable tissu industriel. Depuis le débutde l'année, la Sonatrach a en effet multiplié les projets d'envergure dans lapétrochimie et la gazochimie, jetant les bases de la future industriepétrochimique nationale. « Il y a deux types de projets, explique M. Feghouli.Ceux lancés par Sonatrach comme la réalisation de trois trains de production deGPL qui vont nous permettre de produire plus de butane et de propane en 2010.Il y a la réalisation en cours d'un train de GNL à Skikda et la constructionprochaine d'une nouvelle usine d'hélium à Arzew ». En parallèle, la Sonatrachs'est allié avec l'égyptien Orascom pour la production d'ammoniac et d'urée àArzew et se prépare à signer de nouveaux contrats dans le craking d'éthane, ladéshydrogénation du propane, la raffinerie de Tiaret, la production d'ammoniacet d'urée dans la nouvelle zone industrielle de Béni-Saf. « Ces projets vontnous permettre d'abord de diversifier les exportations et réduire notredépendance vis-à-vis du gaz et du pétrole brut », argumente M. Feghouli. Plusimportant, la Sonatrach veut contribuer fortement à la création d'un tissuindustriel formé par des PME/PMI dans la pétrochimie. « Aujourd'hui, nousn'avons pas de tissu industriel chimique parce que nous avions toujours cherchéune valorisation à court terme de nos hydrocarbures, explique M. Feghouli. Nosprojets dans la pétrochimie visent à rendre disponibles sur le marché localtoutes les matières premières de première génération. La Sonatrach compte allerplus loin vers l'aval de la pétrochimie avec des produits destinés à lapharmacie, l'industrie automobile, le bâtiment, le nettoiement... Objectif :ouvrir toutes les portes pour permettre ensuite aux PME de prendre en chargetoute l'industrie qui utilise les produits pétroliers et gaziers de première etdeuxième génération. « Le développement de la pétrochimie va permettre lacréation de dizaines de milliers de PME. C'est donc une vision à long termeavec une volonté politique forte », conclut M. Feghouli. Les futures zonesindustrielles comme celle de Béni-Saf et de Tiaret sont prévues pour accueillirune industrie pétrochimique qui devrait constituer la colonne vertébrale del'industrie nationale dans 15 ans.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)