Algérie

Sonatrach dément officiellement l'information


En réponse à la polémique qui circule sur l'approvisionnement gratuit en gaz de la France par l'Algérie, le vice-président des activités de commercialisation de la compagnie nationale des hydrocarbures M. Ahmed El-Hachemi Mazighi à la Sonatrach a démenti catégoriquement cette information. «L'Algérie n'a jamais exporté gratuitement du gaz ou autres produits liquides.Donc à la question de savoir si le gaz algérien a été exporté gratuitement vers la France, la réponse est NON», ajoutant qu' «il est impossible d'exporter gratuitement du gaz ou n'importe quel produit liquide (d'hydrocarbures) vers la France ou un autre pays». Dans le détail, il a expliqué lors de son entretien accordé à l'APS que dans le domaine du gaz naturel, pour que «les documents contractuels puissent entrer en vigueur, ils doivent être approuvés par les organes sociaux de l'entreprise et par les autorités publiques», estimant que concernant le gaz naturel les choses sont bien verrouillées. «Pensez-vous que les organes sociaux de l'entreprise ou les autorités puissent approuver un contrat ou un avenant avec un prix égal à zéro' S'est-il interrogé avant de répondre de lui-même que «ça ne s'est jamais vu».
Côté réglementaire M. Mazighi note qu'en vertu de la loi 05/07, «il est fait obligation à Sonatrach de reporter mensuellement les prix à l'exportation pour le gaz naturel, le GPL, les produits bruts ou raffinés. S'il y a un quelconque doute en matière de prix, il y a toujours moyen d'auditer Sonatrach à travers les rapports réguliers soumis à l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft)». Quant aux relations de l'Algérie avec le partenaire français en matière de gaz, le même responsable a fait savoir qu' «il faut d'abord savoir que ce que nous lui exportons est du GNL. Cette relation remontre à 1976. Cela fait l'objet de quatre contrats: trois de ces contrats ont été signés en 1976 et le quatrième a été signé en 1991. Sur les quatre contrats, deux ont expiré en décembre 2013. A l'heure actuelle, il n'en reste que deux contrats en vigueur: le premier porte sur l'exportation de 3,5 milliards m3/an jusqu'en 2020, tandis que le second porte sur un volume de 2 milliards m3/an jusqu'en 2020 également».
D'autre part, M. Mazighi a expliqué la baisse de 40% des exportations des hydrocarbures de l'Algérie en janvier 2019 (des exportations de 2,14 milliards de dollars contre 3,6 milliards de dollars en janvier 2018) par plusieurs facteurs. Il a rapporté qu'en janvier 2019, «il y a eu beaucoup de consignations portuaires à cause du mauvais temps. Donc, énormément de cargaisons de brut, de produits raffinés ou de GNL/GPL sont passées du mois de janvier à février. Il ne faut donc pas prendre en considération les chiffres de janvier uniquement, parce que tous les produits liquides qui devaient être envoyés par voie portuaires durant ce mois (janvier 2019) ont glissé vers février 2019 à cause de la fermeture des ports pour des raisons météorologiques». Dans le même sillage, il a révélé que sur les deux mois de janvier et février 2019 cumulés, l'Algérie a exporté pour 6,086 milliards de dollars contre 6,630 milliards de dollars durant la même période de 2018.
«Nous avons donc une baisse de 8% qui reflète la baisse des prix moyens des réalisations de nos exportations sur les deux premiers mois de 2018, ce prix était de 68 dollars/Tonne d'équivalent pétrole (Tep) avant de tomber à 62,7 dollars/Tep en janvier-février 2019. Le prix de Brent, qui guide les prix de tous les hydrocarbures que nous exportons, a tout simplement baissé légèrement», a-t-il renchéri. Comme il l'avait expliqué les conditions climatiques étaient à l'origine de cette baisse, le même responsable a mis le point sur l'impact de telles conditions sur les exportations vers les pays européens qui n'ont pas cette année souffert de l'hiver.
«Nous avons effectivement enregistré une baisse des exportations de gaz par gazoduc. Il faut savoir que notre gaz est destiné à 95% vers le marché européen qui est très saisonnier. Généralement, le plus gros prélèvement se fait pendant l'hiver, alors qu'on a vécu une saison hivernale exceptionnelle qui a été moins froide que d'habitude en Europe du sud. En conséquence, nos clients ont énormément réduit leurs commandes mensuelles, hebdomadaires et journalières».
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