Algérie

Sonatrach compte sur… Hassi Messaoud pour rester un acteur pétrolier



Sonatrach est en train de se doter d'une capacité de production supplémentaire d'environ 300.000 barils /jour dont les deux tiers seront assurés grâce aux partenariats avec les compagnies Anadarko, Conoco Philips, Eni et Petrovietnam. Des quantités qui pallieront à la déplétion prochaine des vieux gisements.

Mais pas de tous. Le plus gros potentiel additionnel de production de brut dans la durée est attendu du géant de Hassi Messaoud.

Ou plus de pétrole devrait être récupéré.

L'agence nationale de valorisation des hydrocarbures Alnaft vient d'accorder son feu vert au développement par Sonatrach seule des champs de Hassi Dzabat , Haoudh Berkaoui, Hassi Tarfa situés sur le pourtour du champ super géant de Hassi Messaoud , a indiqué un responsable du secteur. Ces nouveaux gisements ont été découverts par la compagnie pétrolière nationale au cours de la première moitié de la décennie 2000. Les réserves en place sont estimées à 1,8 milliard de barils. Sonatrach prévoit d'atteindre un plateau de production de 100.000 barils/jour à partir de ces champs. Sonatrach table sur ces gisements pour développer sa production pétrolière. La mise en service de ces champs est prévue en 2013-2014. Le plan de développement 2011-2015 de Sonatrach, en dehors de celui qui vient d'être validé par Alnaft, prévoit également, la mise en service de plusieurs autres champs pétroliers. Le plus important d'entre eux est le pôle pétrolier d'El Merk que Sonatrach va développer avec Anadarko et dont la production attendue est de plus 100.000 barils/jour. D'autres gisements de pétrole situés dans le bassin de Berkine devraient apporter chacun autour de 30.000 barils jours. Il s'agit du champ de Menzel Ledjemet sur lequel Sonatrach est associée à l'américain Conoco Philips, et des deux champs de MLE et de CAFC développé avec l'italien Eni. Enfin Sonatrach développe à Touggourt avec Petrovietnam un gisement au potentiel prévisionnel de 36.000 barils/jour.

Un rythme d'extraction

enfin ralenti

Sonatrach est ainsi en train de se doter d'une capacité de production supplémentaire de 300.000 barils/jour de pétrole. Ce qui lui permettra de faire face dès 2013-2014 au déclin de la production des gisements anciens. Mais il convient de noter ici que l'objectif des autorités du secteur n'est plus d'intensifier à n'importe quel prix la production de brut. L'objectif de produire 2 millions de barils/jour de pétrole en surexploitant Hassi Messaoud est abandonné. L'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil dans sa politique hyper-productiviste sur les gisements pétroliers algériens avait fixé un objectif de production à moyen terme de 600.000 barils/jour à 700.000 barils/jour pour Hassi Messaoud. «Il produira encore pour 40 ans» avait-il l'habitude de marteler. Boosté en droite ligne avec cette politique, le champ super géant entré en production en 1956, avait atteint un pic de production de 400.000 barils/jour. Le volume d'extraction se situe toujours à ce niveau aujourd'hui, soit un tiers de la production algérienne de pétrole. En dépit de cette intensification de la production du champ, l'activité extractive de Hassi Messaoud ne serait pas au bord de la déplétion. «Les réserves de Hassi Messaoud n'ont été consommées qu'à hauteur de 16%. Ce champ compte parmi les dix premiers dans le monde et il n'a pas encore dit son dernier mot», soutient un ancien responsable de Sonatrach. En l'occurrence, le réservoir R2 de Hassi Messaoud s'il venait à être exploité donnerait au moins une production de 200.000 barils/jour, rappelle un ancien PDG de la compagnie pétrolière nationale.

1% de plus dans la récupération change tout

A Hassi Messaoud, les cartouches seraient donc loin d'être épuisées. Ce qui va dans le sens d'une préservation de ses réserves pour les générations futures. En effet, les techniques les plus modernes d'amélioration des taux de récupération n'ont pas été appliquées sur ce champ. «Le taux de récupération à Hassi Messaoud atteint environ 20%. Si ce taux est amélioré de 0,1%, O,2% à 1% par an, on pourrait récupérer 5 milliards de barils , soit autant que toutes les réserves récupérables de pétrole découvertes en Algérie depuis la loi 86-14» affirme l'ancien responsable de Sonatrach. C'est d'ailleurs cette perspective de l'amélioration du taux de récupération du gisement de Hassi Messaoud qui laisse dire des responsables actuels au ministère de l'Energie et des Mines que le «peak oil» (pic définitif de production) de l'Algérie est beaucoup plus lointain que l'horizon 2020, le plus souvent cité dans les prévisions des experts. Mais si ces perspectives sont prometteuses, la réalité de la conjoncture actuelle de la production de pétrole est défavorable. Un rapport publié la semaine dernière par l'OPEP souligne la poursuite du fléchissement des exportations algériennes de brut en 2010. Les exportations de pétrole brut et produits dérivés sont passées de près de 1,4 million de barils/jour à un peu plus d'un million de barils/jour entre 2006 et 2010. Pour enfoncer le clou, Chemseddine Chitour, spécialiste des questions énergétiques - citant une conclusion du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE)- rappelle que : «l'Algérie produira 700.000 barils/jour de pétrole en 2030. Juste de quoi couvrir ses besoins domestiques». Il invite en urgence les autorités du secteur à repenser la stratégie énergétique du pays, en lançant entre autres un programme beaucoup plus ambitieux d'économies d'énergie et en élaborant un modèle de consommation énergétique beaucoup plus rationnel.




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