Sonatrach attire les «convoitises» La compagnie pétrolière va financer quatre clubs de Ligue 1

Photo : M. Hacène
Par Abdelghani Aïchoun
Si certains veulent surtout que leurs clubs bénéficient, à l'instar des quatre Sspa choisies par l'entreprise étatique, le MC Alger, le MC Oran, le CS Constantine et la JS Saoura, d'une éventuelle et importante manne financière qui va leur permettre d'évoluer dans les meilleures conditions, d'autres, par contre, sont mûs par le seul souci d'avoir leur «part du gâteau» en tentant, dès à présent, de gagner les faveurs des dirigeants de la Sonatrach pour se maintenir en poste. En optant pour ces quatre clubs, la compagnie a tenu à respecter un certain équilibre régional. Une équipe de chaque région du pays, y compris du Sud en la JS Saoura qui a accédé en Ligue 1 cette saison. Mais les présidents de certains autres clubs se demandent déjà pourquoi les leurs n'ont pas été choisis. C'est le discours adopté par beaucoup de supporters. «Sonatrach est une entreprise qui appartient à tous les Algériens. Elle est donc censée aider tous les clubs», a déclaré entre autres le président sétifien, Abdelhakim Serrar. Une requête légitime au vu des énormes difficultés financières que rencontrent la quasi-totalité des clubs professionnels. Néanmoins, certaines sources affirment que d'autres entreprises étatiques pourraient emprunter cette même voie en «rachetant» d'autres clubs. D'une certaine manière on reviendrait à la situation qui prévalait auparavant, avant la réforme de 1977. Mais au lieu des «entreprises sponsors» on aura des «entreprises actionnaires». À noter seulement que tout cela n'est, pour l'instant, que pure spéculation, puisque les autorités sportives du pays ne se sont pas prononcées sur la question. Par ailleurs, pour d'autres, il est question actuellement de gagner les faveurs des responsables de la Sonatrach afin de rester aux commandes des entités qu'ils dirigent. L'assemblée générale élective du Club sportif amateur (CSA) du Mouloudia d'Alger (MCA) a eu lieu mercredi dernier. C'est Amar Brahmia qui a été élu nouveau président en lieu et place de Abdelhamid Zedek. L'objectif des membres de l'AG était d'élire un président afin d'entamer les négociations avec la compagnie pétrolière étant donné que le mandat de Zedek a expiré au mois de juin dernier. Malgré cela, ce dernier, ainsi que le président de la Sspa, Omar Ghrib, insistent pour organiser une autre AG élective le 30 août. Ghrib affirme qu'il est seul candidat à la présidence du CSA. Pour plus d'un, celui-ci veut à tout prix être seul interlocuteur de la Sonatrach. L'objectif est de rester à la tête du club d'une manière ou d'une autre. Etant donné que la majorité des présidents des clubs professionnels ont fait globalement preuve d'une incompétence avérée -comme c'est le cas d'ailleurs lorsqu'ils avaient le statut d'amateurs- dans la gestion des affaires des équipes qu'ils dirigent, il serait judicieux pour les responsables de la compagnie pétrolière d'opter pour les compétences adéquates et de ne pas compter sur ceux qui sont derrière le marasme actuel. Sinon, ça ne serait que du gaspillage de l'argent public. La Sonatrach va être sûrement très convoitée durant cette période. Ceux qui ont l'habitude de «profiter» des «largesses» que procure le football national vont être à l'affut. Aux uns et aux autres de faire en sorte pour que le championnat algérien se professionnalise réellement.