Algérie

Sonatrach 3 Point Net



Comme Sonatrach était d'actualité ces derniers temps, le fait ne pouvait pas mieux tomber pour qu'il soit porté sur la place publique. Les enfants de pontes de cette entreprise, venus de Hassi Messaoud, bénéficient d'un traitement de faveur dans l'une des résidences universitaires où des chambres «spéciales» leur sont réservées.
Dans les discussions de chambres ou de bahut, les étudiants en ont certainement parlé entre eux, mais dans le sud du pays, il est encore des choses qu'on ne crie pas haut et fort. Pourtant, le tout-Ouargla en parle depuis quelques jours. Sonatrach est toujours «à l'ordre du jour», comme disent maintenant les politiques. Les colères aussi. Celles qu'on a retenues, celles qu'on a étouffées dans l uf et celles qu'on a nourries dans l'accumulation.
Il est possible que la numérotation soit erronnée puisque ce n'est pas vraiment la même série, mais il se dit quand même qu'à Ouargla s'est joué Sonatrach 3, après Sonatrach 1 et 2 dont on connaît l'ampleur. A moins que ce ne soit un épisode hors série ou, pour faire plus simple, un «numéro spécial». Il est sûrement spécial puisque les langues vont commencer à se délier. On ne peut pas aussi bien réussir une marche des chômeurs du Sud sans disposer de quelques «petits dossiers» sur l'essentiel de ce qui fonde ses motivations.
L'horrible monnayage de l'embauche est un secret de Polichinelle. D'autant plus horrible que celui qui y est contraint est réduit au silence dès qu'il a eu son premier... contrat ! Chaque année, ou chaque six mois, selon la durée déterminée de l'engagement, il faut faire ses preuves de bon payeur et de bon... silencieux ! Mais la variété des produits que proposent les «recruteurs» ne manque pas de richesse.
S'agissant des contrats à durée déterminée, on est déjà dans le bas de gamme. Et là où il y a un bas, il y a un haut de gamme et ses niveaux intermédiaires. Les détails qui ne manqueront certainement pas d'être révélés dans les prochains jours, nous apprenons déjà que dans une résidence universitaire de Ouargla, les étudiants ne sont pas... logés à la même enseigne. C'est vraiment le cas de le dire !
Là, les inégalités ont leurs paliers. Il y a d'abord inégalité entre cette résidence universitaire, paraît-il tellement confortable que le génie estudiantin a fini par lui donner le nom de «Sheraton». Entre l'inspiration et le cynisme, l'appellation a fini par s'installer. Le problème est que la différence, manifestement criante entre les conditions d'hébergement dans cette résidence universitaire de Ouargla et les autres cités d'étudiants de la ville n'est pas la seule inégalité. Même dans cette résidence qui ne manque pas de confort, il fallait aménager des chambres «spéciales» pour les enfants des cadres de Sonatrach venus de Hassi Messaoud.
Cela pourra toujours servir, si ce n'est déjà fait. Remarque, le confort d'étudiants appelés à partir en formation post-graduée en Europe ou dans les Amériques est plus important. Ceux-là sont sûrs d'aller dans les grandes écoles et surtout de trouver du travail à leur retour. Enfin, si jamais ils reviennent, c'est plutôt le travail qui les trouve. Quant aux autres, si c'est pour organiser des marches de chômeurs une fois les études terminées, ils n'ont pas vraiment besoin de confort.
C'est plutôt de l'endurance qu'il leur faut, et pour cela, ils sont plutôt bien servis. En dehors du «Sheraton», on se prépare très bien au... marathon des chômeurs, paraît-il.


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