Son propriétaire la proposait hier à 10 dinars le kilo

Plus de 24 tonnes de pomme de terre avariée saisies à Alger Un paradoxe à l’algérienne: Alors que la pomme de terre continue de s’écouler à 60-70 dinars le kilo, ce tubercule subit des avaries à cause des mauvaises conditions de stockage de la part des spéculateurs qui injectent le produit sur le marché à doses homéopathiques pour maintenir le prix à son niveau actuel. Hier, la direction du Commerce d’Alger (DCP) a procédé à la saisie de plus de 24,4 tonnes dans un dépôt sur la route de Larbâa, non loin du marché de gros de la commune des Eucalyptus. La marchandise était dans un état de putréfaction avancée. Mais cela n’empêche pas le propriétaire de vouloir la fourguer au petit citoyen, histoire de limiter les pertes. Conditionnée dans des sacs (filets) de 20 kilogrammes, la pomme de terre est exposée dans une cour à même le sol, à l’air libre. Elle est commercialisée à 10 dinars le kilo. Comment les services de la DCP d’Alger ont pu découvrir ce trafic qui aurait pu être à l’origine d’une grave intoxication ? Selon Dahar Layachi, inspecteur de la qualité et de la répression des fraudes à la DCA, des commerçants à bord de camionnettes ont été interceptés en train de réaliser des transactions avec le vendeur pour l’achat de cette marchandise. Pourtant, son état, son odeur fétide et les mouches qui entourent la cargaison la destine plutôt à la destruction immédiate. Le tubercule, d’origine canadienne, est entré à Alger à partir du port de Mostaganem. Le lot fait partie de la récolte de l’année 2006 et a été importé en juin dernier à la faveur des autorisations accordées par le ministère du Commerce. Cette pomme de terre, de couleur noirâtre, a été déchargée, faut-il le rappeler, durant le mois de juin dernier au port de Mostaganem par un importateur de l’Ouest du pays. Dahar Layachi et son collègue, l’inspecteur des enquêtes économiques, après le constat d’infraction, ont décidé de procéder au retrait de cette marchandise et décidé de sa destruction. Selon le responsable de la DCP, le propriétaire fera l’objet d’une convocation à la DCA et un procès-verbal de constat et d’audition sera dressé à son encontre pour détention de produits impropres à la consommation. De plus, il est question de poursuites judiciaires contre le concerné. Cette opération, faut-il le souligner, intervient suite à l’enquête déclenchée par la DCA sur une éventuelle introduction de cette marchandise dans les marchés de gros d’Alger et de Blida. Les agents de contrôle poursuivent ainsi l’enquête au sein des marchés de détails et des commerçants de fruits et légumes, en effectuant le contrôle des 122 chambres froides recensées dans la capitale. Ces contrôles systématiques ont été décidés par le ministre du Commerce au début du mois de Ramadhan pour justement traquer les spéculateurs qui ont provoqué une tension sur ce tubercule. Avant-hier, une dizaine de tonnes a été saisie aux Eucalyptus.