Algérie

Son procès s’ouvre demain au tribunal d’Alger


Benyoucef Mellouk devant la justice Le procès en diffamation, intenté par l’ex-ministre des Moudjahidin, Mohamed Djeghaba, et son collègue de l’Intérieur, Mohamed Salah Mohammedi, contre Benyoucef Mellouk, s’ouvre demain au tribunal d’Alger. L’homme qui a fait écla-ter le scandale des faux moudjahidin, Mellouk, devra donc répondre à la plainte déposée contre lui par les deux ex-ministres, pour avoir cité, dans la liste des magistrats faussaires, en 1992, leurs deux proches parents. Cette affaire, qui avait été éventée par l’Hebdo Libéré, de feu Abderrahmane Mahmoudi, où a été publiée par Benyoucef Mellouk une liste de plus de 300 hauts cadres de la chancellerie impliqués dans ce dossier, figure parmi les plus anciens contentieux que la justice a du mal à classer. L’homme, par qui le scandale est arrivé, subit depuis 1992 différentes pressions de l’administration au point d’être désigné à la vindicte populaire. Or, le concerné veut «simplement que la justice fasse son travail, en ouvrant le dossier, sans parti pris, afin que ceux qui y sont impliqués soient punis». C’est précisément la cause qu’il va plaider demain devant le juge même s’il ne se fait pas trop d’illusion. «Je n’ai rien à perdre, pour la simple raison que j’ai déjà perdu 13 années de ma vie et ma carrière», répète à chaque fois Mellouk qui ne perd pas pour autant espoir, aussi mince soit-il, de «voir la justice algérienne faire correctement son travail». En tous cas, il se présentera demain au tribunal de Abane Ramdane avec la ferme intention d’étayer son réquisitoire contre les «faussaires». «Dans cette affaire, il y a beaucoup d’intérêts et certains clans ont tout fait et feront encore tout pour empêcher le traitement des cas des faux moudjahidin. J’ai en ma possession 132 dossiers qui concernent des «magistrats faussaires» ainsi qu’une liste de 328 noms dont les dossiers ont disparu, bien que j’en ai fait part, en 1992, au juge d’instruction de la cour d’Alger», explique Benyoucef Mellouk qui doute un peu de l’issue de son procès. Bien qu’il soit fatigué de subir la loi du silence, il poursuit son combat via la presse en interpellant à chaque fois, en vain, les autorités supérieures du pays. Mellouk ne doute pas que «le lobby des faussaires ait noyauté les rouages de l’Etat», ce qui aurait empêché, d’après lui, l’ouverture d’un vrai procès qui aurait situé les responsabilités des uns et des autres. A noter que les avocats, Me Mokrane Aït Larbi et Me Boudjemaa Guechir, se chargeront demain de défendre Benyoucef Mellouk contre les deux plaignants puisque aucun collectif d’avocats ne s’est constitué «de peur, peut- être, d’éventuelles représailles»
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