Le conseil fédéral du FFS, tenu hier au théâtre régional de Béjaïa, n'était pas une simple réunion organique. Il était très attendu et par les militants, demeurés loyalistes envers la direction, et par les observateurs de la scène politique après la saignée qu'ont connue les rangs du parti. Aussi, la rencontre a été présidée par le premier secrétaire, Ahmed Bettatache, qui a expliqué aux militants présents ainsi qu'aux journalistes les raisons à l'origine de la fronde, qui a éclaté ces dernières semaines dans les rangs du FFS, à Béjaïa plus particulièrement, avant de se propager à la wilaya de Bouira.Une fronde qui se poursuit toujours, puisqu'on a appris, hier encore, la démission de 25 militants dont deux élus dans la commune de Tibane. Pour le premier secrétaire, les démissions sont politiques. La preuve : elles se sont manifestées à une période charnière de la vie politique nationale, soit quelques mois avant la tenue de l'élection présidentielle, prévue le17 avril prochain. Mais aussi avant la réunion du conseil national du FFS du 2 janvier : un rendez-vous important. Et cela, a-t-il dénoncé, n'est pas fortuit. Cela obéit, a-t-il dit en substance, à une stratégie, arrêtée et inspirée par des officines, qui n'ont pas cessé de faire pression sur le FFS pour soutenir le candidat du système. Et ce n'est pas l'actuel locataire d'El-Mouradia, Abdelaziz Bouteflika en l'occurrence, mais son rival de 2004, Ali Benflis. Or, "le FFS ne croit pas à cette élection. Comme il n'a pas cru aux dernières élections législatives. Notre participation était tactique", non pas stratégique, a-t-il affirmé. "Si vous pensez que c'est le peuple qui va élire le futur président, vous vous trompez. Car ces élections seront de nouveau fermées. Les conditions pour la tenue d'un scrutin universel libre ne sont pas réunies." Il enchaînera sous les applaudissements de l'auditoire : "Le FFS n'est pas un parti qui va s'allier avec le pouvoir pour obtenir des postes ministériels. Cela dit, il peut le faire dans le cadre d'une transition. Et à ce moment-là, on va le faire publiquement." Et toute transition, a-t-il enchaîné, n'est possible que "dans le système, avec le système ou contre le système". Le premier secrétaire a indiqué que ceux qui ont cru changer le système de l'intérieur y ont laissé des plumes. Donc, si le FFS devait prendre part à une transition, il va le faire avec le système ; le FFS ayant toujours plaidé pour une solution politique et une négociation pour un vrai changement. "Notre démarche n'est pas de lutter contre le système, car cela risque d'engendrer une guerre civile, comme c'est le cas dans les pays qui ont connu le Printemps arabe. Notre stratégie est de négocier avec le système pour arracher des acquis démocratiques et des changements positifs pour le peuple algérien. Nous n'avons pas honte d'affirmer que le FFS négocie avec le pouvoir, parce que cela se fait non sous la table, mais en toute transparence", a précisé Ahmed Bettatache. Ce dernier croit, en outre, que son parti est en position de force pour négocier avec le système. La raison de cet optimisme : c'est que "le pouvoir est devant un carrefour historique ; il risque de laisser des plumes". Et le FFS serait la bouée de sauvetage car il "demeure un parti crédible".M. ONomAdresse email
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Posté Le : 26/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : OUYOUGOUTE M
Source : www.liberte-algerie.com