Algérie

Son P-DG jette l'éponge


La compagnie aérienne francaise Aigle Azur fait face à une impasse financière irréversible et risque la banqueroute et la fermeture d'ici quelques jours. C'est ce que laisse comprendre la décision de son President- directeur général, Franz Yvelin, qui a annoncé sa démission hier en raison de son incapacité à poursuivre la gestion et le redressement de la compagnie qui s'aggrave de jour en jour.La décision du P-DG d'Aigle Azur intervient deux jours après le placement en redressement judiciaire de la compagnie aérienne française, spécialiste des liaisons avec l'Algérie, qui représente 50% de ses bénéfices. Une situation complexe qui ouvrira une brèche à une bataille entre actionnaires dont les 12.000 employés paieront les frais d'un conflit interne qui confrontera plusieurs parties et risque de durer dans le temps. La descente en enfer d'Aigle Azur remonte déjà à plusieurs années, mais elle a pu résister et poursuivre son service jusqu'à ce qu'elle touche le fond et manque d'alternative et de moyens financiers pour survivre dans un marché hautement concurrentiel. Des raisons parmi d'autres qui ont incité présentement son P-DG a renoncer et à quitter le navire avant de se noyer.
«A un moment, on ne peut pas se battre contre tout le monde», a-t-il indiqué hier matin sur le plateau de la chaîne française, BFM Business. Il d'est dit «épuisé» et impuissant face à la situation, notamment après avoir «traversé une zone de fortes turbulences depuis le début du mois d'août». Une période difficile marquée par la guerre des clans et des intérêts entre les actionnaires. Durant la même période, Gérard Houa, actionnaire minoritaire (20% du capital) avait déclaré dans un communiqué rendu public être le nouveau patron de la compagnie, tentant ainsi d'évincer M. Yvelin. Un tour de manivelle qui a eu enfin raison du désormais l'ex-PDG de la compagnie. Une tentative avortée par un démenti qu'a apporté David Neeleman (32% du capital), l'accusant d'usurper ce titre.
Sous toute cette pression M. Yvelin n'a autre choix que de céder et de partir. Une crise qui risque prendre de l'ampleur et aurait de lourde conséquences, notamment, sur le sort des employés qui seront les premiers pénalisés par la situation. L'entreprise compte 1.150 employés, dont 350 en Algérie et s'avère incapable de régler la situation de ses salariés. «Nous avions sur la table dès le début août, une solution qui permettait de pérenniser plus de 90% des emplois de la société», a confié Frantz Yvelin. Le plan était d'après lui «de revendre une partie de notre activité au groupe IAG, de basculer à peu près une moitié de notre activité sur Charles-de-Gaulle et de demander un effort de productivité à l'ensemble de nos personnels navigants en contrepartie d'une part dans le capital de la société». Une solution qui n'a pas été approuvée.
Le jour même où elle s'est déclarée en cessation de paiement, a été, également, placée en redressement judiciaire. «La justice est saisie, il lui appartiendra de trancher», a déclaré Frantz Yvelin concernant le conflit qui l'oppose à l'actionnaire Gérard Houa. Suite à cette situation, les réservations de la compagnie ont chuté par précaution et pour ne pas pénaliser ses clients, Aigle Azur a limité l'accès aux réservations. Pour rappel, les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activité d'Aigle Azur, qui a été fondée en 1946. Après 76 ans de service, la compagnie risque de disparaître, sauf en cas d'intervention des autorités.
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