Algérie

Son gouvernement vise une croissance à 7% et un taux de chômage à 8% en 2019



Son gouvernement vise une croissance à 7% et un taux de chômage à 8% en 2019
De telles performances, si elles sont concrétisées, confèreront à l'Algérie une place dans le concert des nations les plus développées. L'Algérie sera classée, en toute légitimité, pays émergent en 2019 !Le plan d'action conçu par le gouvernement regorge d'ambitions qui, pour certains chapitres, ont franchi le seuil de la démesure. Cette sorte de business plan, projeté par l'Exécutif sur les 5 années à venir, présente une incohérence claire entre les objectifs tracés et la stratégie à adopter pour les réaliser. Le document fait ressortir une dichotomie entre les perspectives et une situation économique locale peu encline à une émergence imminente. Si l'on affine la lecture des statistiques illustrant le plan, l'on sera tenté de dire que l'Algérie accomplira d'ici à 5 ans, un saut qualitatif vers le développement.La feuille de route du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, que vient d'adopter la première Chambre, vise une croissance de 7% et un taux de chômage à 8% d'ici à l'échéance prévue. De telles performances, il faut le mentionner, hisseront indubitablement notre pays au pinacle et lui confèreront une place dans le concert des nations les plus développées. L'Algérie sera classée, en toute légitimité, pays émergent en 2019 !Car, rares sont les pays qui peuvent s'enorgueillir actuellement de concrétiser de tels résultats positifs, compte tenu des séquelles de la crise dont le monde n'arrive pas encore à se débarrasser. C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin que de prétendre matérialiser de telles perspectives. Qu'à cela ne tienne, il n'est jamais trop tard pour planter le décor et préparer le terrain dès à présent à une véritable relance économique.Premier acte préalable : extirper progressivement l'économie nationale des gisements pétrolifères du Sud pour la placer sur le sentier de la production industrielle. Un tel taux de croissance sera-t-il réalisable dans un pays où tout se fait sur la base d'une dépense publique puisée de ses revenus pétroliers ' Un taux de chômage à un seul chiffre (8 %), comme l'ambitionne le gouvernement, sera-t-il possible dans un pays dont le seul investisseur reste l'Etat 'Extirper l'économie des gisements pétrolifères du Sud...Une chose est certaine, l'émergence de l'économie peut constituer ce film adapté du document de l'Exécutif, mais encore faut-il que le scénario, les scènes, le rôle principal, le montage, la réalisation ne soient pas l'?uvre d'un seul et même personnage, en l'occurrence...l'Etat. Bien au contraire, l'Etat doit accomplir son rôle de régulateur et non pas celui d'intervenant ou d'investisseurs direct sur le marché et céder sa place aux véritables acteurs économiques. Les prévisions gouvernementales pouvaient être concrétisées, il y a de cela 6 ans, notamment avec l'envolée qu'avaient prise, à cette époque, les cours du brut sur les marchés internationaux. L'Algérie avait le vent en poupe en 2008 et 2009 où les prix du pétrole caracolaient à 100 dollars le baril, mais elle n'en a malheureusement pas profité. En 2014, l'Algérie va tirer encore, conjecturent les analystes, 97% de ses recettes en devises des exportations des hydrocarbures qui garantissent environ 70% de son budget. Or, les exportations connaissent depuis trois ans un net recul réduisant ainsi les recettes engrangées de la vente du pétrole et du gaz. Ce qui, par conséquent, va contraindre l'Exécutif à revoir à la baisse ses prétentions économiques. "La partie politique et sociale est bien tracée, mais le volet économique est en décalage par rapport au destin de l'Algérie de 2019", commente l'expert financier Abderrahmane Benkhalfa dans une analyse trop critique du plan d'action gouvernemental. Les objectifs doivent être managés par l'Etat, certes, mais également par les acteurs économiques dont les entreprises. Le modèle économique moins dépendant des hydrocarbures, conçu dans le cadre de sempiternelles réformes, n'arrive plus à germer. Il est grand temps pour que le gouvernement, voire l'Etat d'une manière générale, change son fusil d'épaule et se prépare pour l'après-pétrole. Car, les experts très au fait du secteur de l'énergie, approuvés par M. Sellal d'ailleurs, soutiennent mordicus que les ressources pétrolières dont jouit l'Algérie tariront, au plus tard, dans une décennie. Ainsi, la diversification de l'économie nationale, cheval de bataille des responsables en poste et des observateurs de la scène économique, passe impérativement par une rénovation de l'administration publique de l'Etat. La lutte contre l'économie informelle, la réforme du système bancaire, le soutien aux entreprises activant dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services pour la réduction de la facture des importations qui a dépassé les 65 milliards de dollars, la règle 51/49%, l'adhésion à l'OMC... sont autant de questions lancinantes que doit régler en urgence le gouvernement avant de souhaiter une place de choix parmi les pays émergents.En 2019, l'Algérie ne devrait pas être loin du niveau de pays tels que la Malaisie, la Turquie ou la Corée du Sud. Pour peu qu'elle ne fonde pas son économie sur la dépense publique et une gestion directe de l'Etat...B KNomAdresse email




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