SON EMIR, CHEiKH TAMIM BEN HAMAD AL-THANI, ETAIT À ALGER

À travers son long périple qui l'a mené en Jordanie, au Soudan, en Algérie et en Tunisie, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, cherche à soigner l'image de son pays dans la région.Dès son arrivée, mercredi dernier, pour une visite de deux jours en Algérie, le nouvel émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, a affiché son "souci de poursuivre le dialogue et la concertation sur les questions arabes et régionales, ainsi que les défis auxquels est confrontée la nation arabe, et d'explorer les voies et moyens de renforcer les liens de fraternité et les relations de coopération entre les deux pays frères". La déclaration de l'hôte de l'Algérie constitue-t-elle un changement de cap de Doha par rapport au Printemps arabe et, plus particulièrement, au soutien aux mouvements islamistes et un retour à une vision pragmatique des relations bilatérales 'En direction de l'Algérie, le Qatar a toujours adopté une position plutôt hostile, du moins à travers la chaîne Al-Jazeera qui instrumentalisait le moindre événement.Aujourd'hui, le Qatar, depuis sa révolution de Palais, semble changer de position envers les pays arabes et maghrébins, en optant pour le dialogue et la concertation. Une manière de briser la glace. Pour preuve, sa visite s'inscrit dans l'objectif de "permettre aux deux chefs d'Etat de poursuivre leur coordination et concertation, et d'échanger les vues sur les différentes questions arabes, régionales et internationales d'intérêts communs".Contrairement à son prédécesseur, l'émir Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani ne veut pas jouer en solo. Venu relancer la coopération sur tous les plans, ce dernier affiche adopter une stratégie basée sur la coopération, les affaires et le business. Sa visite, qui coïncide avec celle du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a également été longuement médiatisée car intervenant dans un contexte électoral des plus tendus.Cette équivoque a été levée par le ministre des AE, Ramtane Lamamra, qui avait affirmé que ces deux visites étaient totalement indépendantes de l'échéance électorale. Accompagné d'une importante délégation comprenant, notamment, le ministre des Affaires étrangères, Khaled Ben Mohamed al-Attia, et le ministre des Finances, Ali Cherif al-Omadi, l'émir du Qatar a fait le tour de la question avec le Premier ministre, les parlementaires et le ministre des Affaires étrangères. De la crise syrienne à la question palestinienne, en passant par la coopération dans divers domaines et les affaires, les deux parties ont développé une nouvelle feuille de route basée sur le développement et le renforcement de la coopération bilatérale. Au plan géostratégique, le Qatar réintroduit ainsi l'Algérie dans l'échiquier.D'ailleurs, l'émir Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani a rallié, à partir d'Alger, Tunis, où il a également effectué une visite éclair, pour ainsi clore son périple après la Jordanie, le Soudan et l'Algérie.F. BNomAdresse email