Plus de trois mois après les élections législatives, le président de la République décide d'opérer un changement au niveau duouvernement. Première victime : Ahmed Ouyahia, le Premier ministre, qui devra céder sa place à Abdelmalek Sellal, un habitué des arcanes du pouvoir, puisqu'il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels depuis le milieu des années 90, mais surtout, a dirigé par deux fois les campagnes électorales du président Bouteflika.
Le départ d'Ouyahia devrait-il être perçu comme une sanction ' Une sorte de désaveu, ou de lâchage de celui qui a toujours assumé les décisions les plus impopulaires ' Il est trop tôt pour tirer les conclusions.
Même s'il est clair que le changement du gouvernement était dans l'air depuis fort longtemps, le départ d'Ouyahia a de quoi surprendre. En fait, le chef de l'Etat a préféré la bonne vieille formule du 'changement dans la continuité", en procédant à quelques réaménagements.
On est, donc, dans une situation de remaniement ministériel et pas celle d'un changement de gouvernement.
En écartant Ouyahia, on a peut-être voulu lui endosser toutes les tares de l'Exécutif, lequel ne dispose pas franchement de larges prérogatives et est souvent suspendu aux décisions du chef de l'Etat. Ouyahia est-il le parfait bouc-émissaire ' Peut-être. Mais, en tout cas, il a toujours assumé, les mesures les plus impopulaires que d'autres membres du gouvernement n'auraient jamais fait.
Mais que va-t-il devenir ' Ce retrait ne serait-il pas, un bon recul pour assurer le bon saut en 2014 ' L'homme n'a jamais démenti son ambition présidentielle. Mais sa position peu confortable de Premier ministre aux prérogatives très réduites, enfoncé lors des dernières élections législatives qui ont remis le FLN sur le devant de la scène, mais surtout, chahuté dans son propre parti par des cadres qui fustigent sa gestion du RND, le désormais ex-Premier ministre aura fort à faire pour préparer 2014 et se faire un 'relooking" vis-à-vis de l'opinion publique nationale.
Ouyahia le sait fort bien : en 2014, il ne sera pas seul en lice pour la succession de Bouteflika. Le patron du FLN sort ses griffes lui aussi et jure que la victoire sera sienne. Si l'on ajoute le nouveau 'monstre" qui monte, en l'occurrence Amar Ghoul, et son parti TAJ, à qui on taille déjà un beau costume de présidentiable, il est clair que la course vers le Palais d'El-Mouradia a bel et bien commencé et que, contrairement, aux années précédentes, Ouyahia ne part pas avec les faveurs du pronostic.
Cependant, il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ouyahia n'est pas né de la dernière pluie et n'a pas fait tout ce parcours, accepté d'assumer des positions politiques avec lesquelles il n'était pas d'accord mais tout en mettant l'intérêt de l'Algérie avant tout, pour se retrouver hors course. L'homme jouera toutes ses cartes ' et il en dispose ' pour revenir en force en 2014. Aujourd'hui, il n'a plus l'obligation de réserve. Il est le chef de la deuxième force politique du pays à savoir le RND.
A.B
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Posté Le : 04/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Azzeddine Bensouiah
Source : www.liberte-algerie.com