Algérie

Son bébé s'appelle «Divertimento»



Elle est délicate et raffinée, reconnue par ses pairs, là où l'on réserve son siège bien des mois à l'avance pour aller l'applaudir. On l'imagine se questionner en permanence sur la cohérence des liens qu'elle tisse avec ceux qu'elle croise lors de rencontres que lui vaut son art. Raconter une histoire ou s'étendre sur un parcours remarquable demande de l'espace. Je me réjouis que celui-ci me soit librement concédé et me permette de multiplier les volets qui disent à la fois leurs exploits et notre gratitude. Avoir le bonheur de côtoyer à l'écoute ceux qui, pétris d'altruisme, créent, dans le but inépuisable de divertir le monde, des complots qui altèrent son goût pour les plaisirs décrétés libertins. Ne pas renoncer, c'est comme prendre des vitamines pour guérir d'un mal devenu intenable. La permanence de l'effort peine à venir à bout de l'énergie que l'on met à convaincre du contraire et à gagner à soi ceux qui doutent. Mais elle y parvient quand même. Parce que le doute n'a pas qu'un effet négatif. Il permet, bien plus que les certitudes, d'aller, partout ailleurs, au-devant des réponses dont il a besoin. Dans la façon dont le talent est consenti à autrui, il y en a qui, à force d'obstination, parviennent à anéantir les préjugés ! Une opiniâtreté qui affronte l'hostilité de ceux qui réglementent le monde des arts et s'en réservent les subtilités. La cheffe d'orchestre franco-algérienne a eu la chance de baigner dans un milieu où l'on ne regardait pas seulement la musique comme un passe-temps, mais où l'on concevait tout à fait que celle-ci puisse s'exprimer comme une vocation. Si Zahia Ziouani a eu la bonne fortune d'évoluer dans une famille de mélomanes, elle n'en demeure pas moins convaincue que les origines socio-économiques ou le quartier ne transforment pas une réussite en échec si cette dernière est promise à un bel avenir.En montant «Divertimento», sa formation musicale et sa propre association, elle va jusqu'au bout du défi et de la passion côtoyer les zones sensibles désertées par les milieux qui considèrent que la musique classique est une discipline réservée aux franges privilégiées de la société.
M. B.


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