L'Algérie fait partie avec l'Irak, l'Afghanistan, la Corée du Nord, le Myanmar et
le Yémen, des six derniers pays où l'essence plombée est encore en usage. Mais
à l'échéance 2013, l'essence plombée devra être, en théorie, définitivement bannie
de la planète.
L'Algérie sera dans le lot des derniers pays à interdire l'essence
plombée alors que les pays africains l'ont globalement fait il y a plusieurs
années, en vertu d'engagement pris en 2001 à Dakar et en 2002 lors du sommet
mondial sur le Développement durable de Johannesburg (Afrique du Sud) qui a vu
le lancement du Partenariat pour les carburants et les voitures propres avec le
Programme des Nations unies pour l'environnement.
2013 est donc un deadline. C'est le couronnement d'un long combat des
défenseurs de l'Environnement mais également des spécialistes de la Santé publique qui
soulignent son extrême nocivité. L'emploi du plomb tétra éthyle dans l'essence
remonte aux années 20 afin prévenir le cliquetis (auto-allumage). Mais la
toxicité du plomb a amené, dans une première étape, à réduire son taux de 0,84g/l
d'essence dans les années 70 à 0,15g/l à la fin des années 90. Il a commencé à
être banni dans les pays développés au début de janvier 2000. Le continent
africain, l'Algérie exceptée, a cessé d'utiliser l'essence plombée en 2006. Plusieurs
pathologies lui sont associées. Mais la tendance à la remise en cause de la
présence de plomb n'a pas commencé pour des raisons écologiques bien qu'il soit
un polluant très toxique pour l'environnement. C'est d'abord une raison
industrielle, à savoir son incompatibilité avec les nouveaux moteurs et pots
catalytiques qui explique sa remise en cause. Mais cela ne réduit en rien sa
nocivité. Selon une étude réalisée par la California
State University, le passage à
l'essence sans plomb a permis de réduire de 90% la présence du plomb dans le
sang et a évité la mort prématurée de 1,2 million de personnes.
90 ANS POUR EN FINIR AVEC UN «POISON»
L'Onu a impulsé en 2002 un nouvel effort pour éradiquer l'essence sans
plomb en lançant le Partenariat pour des carburants et des véhicules propres
destiné à aider les pays en développement à passer à l'essence sans plomb. Un
programme particulièrement efficace en Afrique. Un expert américain dans
l'histoire de l'essence sans plomb, Bill Kovarik, a
qualifié cette évolution d'une des «rares victoires écologiques».
«Il a fallu 90 ans pour éradiquer un poison bien connu d'un produit que
chacun utilise. C'est une grande réalisation mais le fait que cela ait pris si
longtemps renseigne aussi sur la manière dont fonctionne la Santé publique au niveau
mondial». Pays retardataire dans ce domaine, l'Algérie devrait, selon les
déclarations des responsables de Sonatrach être au
rendez-vous du bannissement de l'essence plombée en 2013. Cet effort se traduit
par un investissement important en vue d'améliorer les capacités de raffinage
en vue de parvenir à la généralisation de l'utilisation de l'essence sans plomb.
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Posté Le : 30/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com