Algérie

Son avocat dénonce "un acharnement judiciaire"


Le défunt était un militant actif des droits de l'homme«Il n'a rien fait, il a donné une interview qui a déplu aux autorités...»
Le militant mozabite et défenseur des droits de l'homme, le docteur Kamel Eddine Fekhar a rendu l'âme, hier, dans une cellule carcérale de l' hôpital Frantz Fanon de Blida où il a été évacué en urgence. La triste nouvelle a été annoncée par Me Salah Dabouze dans une vidéo qu'il a publiée sur son post facebook. «Je viens de recevoir une triste nouvelle, Kamel Eddine Fekhar est décédé, ce matin, à l'hôpital Frantz Fanon de Blida, suite à la négligence criminelle dont il a été victime à l'hôpital de Ghardaïa», a-t-il indiqué. Il a dénoncé «l'acharnement des autorités judiciaires de Ghardaïa contre les militants des droits de l'homme et les activistes». D'après Me Dabouze, «feu Kamel Eddine Fekhar a été mis en détention sur la base d'un dossier vide. Cette sentence a été exécutée par le juge d'instruction de la première chambre, sous la pression du procureur de la République et du procureur général près la cour de Ghardaïa». Il a accusé aussi le wali. «Le wali de Ghardaïa a toujours stigmatisé les militants des droits de l'homme, à travers ses sorties médiatiques, en les condamnant avant la justice d'être les instigateurs de la violence qui s'abat sur les Mozabites», a-t-il fait savoir. «J'ai tiré la sonnette d'alarme, il y a trois mois, sur les conditions inhumaines au pavillon carcéral de l'hôpital de Ghardaïa, dans lesquelles ont été détenus Kamel Eddine Fekhar et Aouf Hadj Brahim. Mais, rien n'a été fait», a-t-il déploré. «J'ai déposé pour le compte de Me Zahi une demande de mise en liberté que le juge d'instruction a rejetée en un temps record», a-t-il précisé.». «J'accuse les autorités judiciaires et administratives de Ghardaïa qui ont traité ce dossier ou qui ont fait des déclarations contre les activistes, dont Kamel Eddine Fekhar, d'être les auteurs prémédités de cette mort», a-t-il soutenu. «Kamel Eddine Fekhar n'a rien commis qui puisse justifier sa détention. Le procureur général près la cour de Ghardaïa est le premier responsable de ce crime», a-t-il ajouté. «Je demande à ce que le dossier des (Mozabites), terme utilisé dans le communiqué du procureur général, soit transféré dans une autre juridiction.» «Les activistes sont considérés par le parquet général comme des ennemis à abattre», a-t-il déclaré. «Les autorités centrales doivent suivre ce dossier, car les activistes communautaires sont la cible d'un acharnement judiciaire», a-t-il souligné. «J'appelle les autorités onusiennes à examiner le dossier. Il n'y a que le dossier qui peut nous apprendre si Fekhar a commis des actes graves. Il n'a rien fait, il a donné une interview qui a déplu aux autorités», a-t-il ajouté. L'avocat de la victime avait alerté, s'appuyant sur les témoignages de la femme de Fekhar, «sur la détérioration de son état de santé». «Docteur Kamel Eddine Fekhar a été évacué en urgence à l'hôpital Frantz Fanon de Blida.» Pour rappel, le docteur Fekhar a été placé en détention provisoire le 1er mars dernier. Il a depuis entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération». Le militant de la cause mozabite et son ami, Aoun Hadj Brahim, sont accusés d'«atteinte à la sûreté de l'Etat» et d'«incitation à la haine raciale». En juillet 2015, il avait été arrêté à la sortie d'une mosquée, en compagnie de 27 autres personnes, dans le sillage des événements qui avaient secoué la vallée du M'zab. Placé sous mandat de dépôt, il était poursuivi, notamment pour «atteinte à la sûreté de l'Etat», «troubles à l'ordre public» et «incitation à la haine et à la violence». Il avait purgé 2 ans de prison, dont 3 mois de grève de la faim. .
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