Pour leur 11ème rencontre du genre, Européens et Chinois semblent, après
les brouilles des derniers mois, s'être entendus pour négocier les urgences
économiques et commerciales. L'Europe, pour préserver ses intérêts économiques,
se fait plus discrète dans ses critiques à la Chine pour ses atteintes aux
droits humains.
La rencontre au Sommet entre l'Union européenne (UE) et la Chine qui
s'est ouverte, mercredi après-midi, à Prague (Tchéquie), s'est penchée d'abord
sur les questions économiques et commerciales plutôt que de questions liées aux
droits de l'Homme en Chine, tant les effets de la crise économique mondiale ont
remis en cause bien des priorités politiques chez les deux partenaires.
Rappelons qu'à la veille de la crise monétaire et bancaire qui a touché l'UE en
fin d'année 2008, l'UE, sous présidence française, «osait» bien des reproches à
la Chine sur ses atteintes aux droits humains, en particulier sur sa répression
au Tibet. Le président français Nicolas Sarkozy avait à la même période reçu le
chef tibétain le Dalaï Lama. Cela avait suffi pour que la Chine annule son
rendez-vous avec l'Europe programmé pour le 1er décembre 2008 à Lyon. Cinq mois
après cet épisode, les choses ont changé en profondeur. L'UE a besoin de la
Chine pour sa participation à l'augmentation du fonds du FMI décidée lors du
«G20» de Londres, en novembre 2008. La Chine, pour sa part, va tenter de lever
ou de diminuer sensiblement les taxes sur ses produits à destination de l'UE.
Ainsi, l'UE, dont le déficit commercial s'est élevé à plus de 168 milliards
d'euros pour l'année 2008, se retrouve face à un vrai dilemme : comment gagner
l'appui de la puissante économie chinoise sans faire de concessions sur sa
fiscalité douanière pour les produits chinois ? C'est que la Chine est le 2ème
client de l'UE, alors que l'Europe n'arrive qu'à la quatrième place chez les
Chinois. L'échange commercial entre les deux partenaires a représenté près de
426 milliards de dollars pour la seule année 2008. Dans la conjoncture
économique mondiale actuelle, l'UE affronte un autre handicap majeur que la
Chine ne connait pas encore, celui de la croissance. Les responsables
européens, qui avaient tablé sur une baisse de leur économie de quelque 2,5 % en
fin d'année 2008, ont reconnu que la baisse de l'activité économique atteindra
les 4 % pour cette année. Ce n'est pas le cas de la Chine qui, malgré quelques
conséquences de la crise mondiale, garde un taux de croissance positif. C'est
pourquoi, les observateurs politiques autant que les ONG de défense des droits
humains seront attentifs à la part (l'intérêt) réservée aux droits de l'Homme
en Chine dans le communiqué final qui sanctionnera ce 11è Sommet du genre.
D'autant plus que le président farnçais Sarkozy a annoncé qu'il recevra le chef
spirituel des Tibétains à la fin de ce mois de mai. La Chine, qui a développé
des partenariats économiques conséquents avec l'Afrique et l'Amérique du Sud,
dispose d'une marge de manoeuvre plus aisée face à l'UE. Il faut constater que
le partenariat UE — Chine, lancé en novembre 2007, s'est contenté du seul
«Dialogue économique et commercial». Les Chinois ont toujours refusé d'inscrire
dans ce cadre un chapitre politique. Raison supplémentaire qui laisse croire
qu'à Prague, on parlera argent et commerce sans froiser l'âme chinoise.
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Posté Le : 21/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M'hammedi Bouzina Med De Notre Bureau De Bruxelles
Source : www.lequotidien-oran.com