«Un sommet spécial sur la Libye et la région de l’Afrique du Nord aura lieu le 11 mars», a indiqué ce diplomate. Au cours d’une rencontre, hier, avec le président de l’UE, Herman Van Rompuy, «la haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, a été chargée de le préparer», a précisé ce diplomate. Selon un autre diplomate, la réunion devrait se tenir juste avant un sommet déjà programmé le même jour, en fin d’après-midi, avec des dirigeants des seuls pays de la zone euro sur la mise en place d’un dispositif de lutte contre les crises de la dette.
Le président de l’UE a convoqué le sommet supplémentaire sur la Libye et la vague de contestation dans le monde arabe à la suite d’une demande en ce sens du président français Nicolas Sarkozy, soutenue par plusieurs pays du sud de l’Europe directement concernés par les bouleversements sur la rive sud de la Méditerranée. Ainsi que par le Premier ministre britannique David Cameron. Dimanche dernier, Nicolas Sarkozy a annoncé avoir demandé à l’Union européenne un tel sommet pour décider d’une «stratégie commune» face à la crise libyenne et aux menaces qu’elle fait peser en matière d’immigration. Les mouvements de révolte «peuvent aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures pires encore que les précédentes. Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires incontrôlables et sur le terrorisme», a averti le président français lors d’une allocution radio-télévisée.
Ces derniers jours, l’Italie a aussi mis ses partenaires européens en garde contre un risque humanitaire «catastrophique» et un afflux de réfugiés libyens. Elle a demandé que ses partenaires européens l’aident à partager le fardeau de l’accueil des réfugiés, mais plusieurs d’entre eux, notamment l’Allemagne, la Suède et l’Autriche, lui ont opposé une fin de non-recevoir, estimant qu’il était trop tôt pour évoquer un tel scénario. Cette question, qui devrait occuper une large place des discussions du 11 mars, divise les Européens. Et, selon des sources diplomatiques, plusieurs pays du nord de l’Europe se sont fait prier pour accepter la tenue d’un sommet extraordinaire car ils redoutent que les questions d’immigration et de «partage du fardeau» monopolisent l’attention. Il se sentent «peu concernés» et refusent d’envisager des scénarios catastrophe avant que les problèmes ne se posent, souligne l’une de ces sources. La Commission européenne a exprimé aussi des réserves face aux craintes exprimées par plusieurs pays européens face aux turbulences en Afrique du Nord. Tout en reconnaissant les risques migratoires ou de poussée des islamistes, le commissaire en charge de la politique d’aide aux pays voisins, Stefan Füle, avait estimé lundi qu’il ne fallait «pas perdre de vue notre objectif commun à long terme : une Afrique du Nord démocratique, stable et prospère».
Devant les députés européens, Stefan Füle a aussi critiqué la politique européenne vis-à-vis du monde arabe ces dernières années. Une question qui va encore longtemps tarauder les dirigeants de l’UE. «Beaucoup d’entre nous ont cru à l’hypothèse selon laquelle les régimes autoritaires sont un gage de stabilité dans la région», a-t-il regretté, «ce n’était même pas de la realpolitik». C’était du «court-termisme», le genre de «court-termisme» qui «rend le long terme de plus en plus difficile à bâtir».
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Posté Le : 02/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rédaction Internationale
Source : www.elwatan.com