Algérie

SOMMET G8-UA


Divergences persistantes sur le Zimbabwe
La crise zimbabwéenne a figuré en bonne place dans les discussions entre le G8 et les Africains présents au Japon. Les dirigeants du G8 ont pressé hier les pays africains de durcir le ton envers le régime du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, mais l’Union africaine (UA) a maintenu son souhait de voir un gouvernement d’union nationale à Harare.Cette crise a figuré en bonne place lors d’entretiens à Toyako (Japon) entre les dirigeants des Huit (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et ceux de sept pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, plus l’UA). Le président américain, George W.Bush, s’est déclaré «extrêmement déçu» par l’élection «truquée» par laquelle Robert Mugabe compte se maintenir, au grand dam de Washington et des pays occidentaux.Les dirigeants des grands pays industrialisés souhaitent adresser «un message fort» à M.Mugabe, a indiqué, de son côté, un haut fonctionnaire japonais. Le président Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis 1980, a été investi le 29 juin pour un sixième mandat après un scrutin où il était seul en lice. Son opposant, Morgan Tsvangirai, arrivé en tête au premier tour, s’était retiré de la course en dénonçant le climat de violence entretenu par le pouvoir contre ses partisans. Le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, s’est entretenu en tête à tête de ce sujet avec son homologue britannique Gordon Brown, dont le pays, ancienne puissance coloniale dans cette partie de l’Afrique, est l’un des critiques les plus virulents de M.Mugabe. «Au cours de la rencontre, le Premier ministre Brown a dit qu’il était important d’adresser un message fort pour assurer la démocratie au Zimbabwe», a rapporté un responsable japonais sous le couvert de l’anonymat. M.Fukuda a répondu qu’il était «nécessaire que le G8 tienne des discussions fermes sur le sujet et envisage des mesures», toujours selon cette source. La chancelière allemande, Angela Merkel, et son homologue canadien, Stephen Harper, ont également, lors de discussions à Toyako, plaidé pour la fermeté envers M.Mugabe, selon des sources diplomatiques. Le président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, également président en exercice de l’UA, a toutefois réaffirmé la position de l’organisation panafricaine, favorable à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, une formule qui permettrait à Robert Mugabe de rester aux affaires. «Nous pensons qu’aucun parti ne peut gouverner seul au Zimbabwe, et par conséquent, les protagonistes doivent travailler ensemble dans un gouvernement, et regarder ensemble l’avenir de leur pays», a-t-il déclaré, à l’issue des entretiens de Toyako. Le président tanzanien a également déclaré «comprendre les inquiétudes» des dirigeants du G8, mais souligné que les divergences portaient sur «la manière d’aller de l’avant» pour résoudre la crise zimbabwéenne. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, également présent au Japon, a exigé dans un entretien à l’AFP le retour «des règles démocratiques, de l’Etat de droit, de la paix et de la stabilité» au Zimbabwe. Ce dossier devrait continuer de figurer au menu des discussions des chefs d’Etat ou de gouvernement du G8 qui se poursuivront aujourd’hui et demain. Les ministres des Affaires étrangères du groupe, réunis le 27 juin dernier à Kyoto (centre-ouest du Japon) avaient déjà adressé une sévère mise en garde au président Mugabe, affirmant qu’ils ne reconnaîtraient pas un gouvernement issu d’une élection «illégitime». A Harare, le régime zimbabwéen a de nouveau prié l’Occident de cesser de se mêler des affaires du pays. «Nous appelons les étrangers et les forces extérieures à laisser les Zimbabwéens gérer la situation zimbabwéenne», a déclaré le ministre de la Justice, Patrick Chinamasa, cité hier par le quotidien d’Etat The Herald.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)