Algérie

Sommet Europeen


L?Europe d?abord, les autres après Il aura fallu près de 30 heures d?âpres négociations pour que les 25 chefs d?Etat et de gouvernement aboutissent, samedi à 3h, à un accord sur les perspectives financières 2007-2013 pour l?UE. Conférence sur conférence, proposition et contre-proposition, calme de certains dirigeants, comme le Français Jacques Chirac, devant l?énervement visible du Premier ministre polonais, c?est dans cette atmosphère tendue que le Premier ministre britannique Tony Blair, qui a présidé le Conseil, a dû se rendre à l?évidence qu?une Europe à 25 pays, bientôt à 27 avec l?arrivée de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007, ne peut fonctionner avec un budget d?une Europe de 15 membres. Il a « abdiqué » samedi à l?aube. Lui qui voulait un budget à 846 milliards d?euros, soit 1,06 du PIB de l?UE, pour les 7 ans à venir, plus une remise en cause presque totale de la Politique agricole commune (PAC) - ainsi que la préservation du rabais britannique de l?ordre de 5,5 milliards en 2005 (atteignant plus de 7 milliards pour 2007) - a dû plier devant le front franco-allemand. 864 milliards d?euros, soit 1,045 du PIB de l?Union, plus de 150 milliards d?aide structurelle aux nouveaux Etats membres de l?Europe de l?Est, le rabais britannique a diminué de 10,5 milliards d?euros sur six ans et, surtout, la préservation de la PAC jusqu?en 2013. Voilà les principaux termes de l?accord. Tony Blair, qui voulait arrimer l?Europe des 27 sur le modèle anglo-saxon, s?est heurté à la vision plus sociale de la majorité des Européens. A-t-il perdu sur toute la ligne ? Oui, disent les uns, puisque la PAC est toujours là. Non, disent les autres, puisqu?il est arrivé à garder les deux tiers du rabais accordé à son pays. Mais qui est le perdant alors ? L?ambition européenne, affirment les observateurs les plus pointus. Avec 864 milliards d?euros retenus sur les 100,3 milliards proposés par la Commission européenne au départ, ce seront des pans entiers des politiques européennes qui seront réduits à une peau de chagrin. Les coupes sur le budget global se sont faites sur les chapitres de la recherche, du développement durable, de la politique étrangère, de l?aide aux pays tiers, notamment méditerranéens... L?Europe, qui aspire à un rôle de puissance régionale, voit désormais chaque Etat membre s?occuper de ses ardoises internes. Les dirigeants européens vont revenir devant leurs opinions nationales respectives avec le sentiment du devoir accompli. Quant au vote du Parlement européen qui doit entériner l?accord, ce ne sera qu?une formalité, vu son caractère consultatif dans ce cas. Le vote du Conseil prime. Pendant ce temps, les regards des pays tiers, particulièrement ceux du sud de la Méditerrané, scruteront ailleurs, peut-être le projet du Grand-Moyen-Orient. A chacun ses recettes, à chacun sa cuisine.
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