Sommet des Nations unies à New York : Loin des OMD

A moins de cinq ans de l'échéance 2015 fixée pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'ONU organise à  partir d'aujourd'hui un sommet à  New York pour faire le point sur les progrès réalisés depuis la signature en l'an 2000 par plus de 150 pays d'un document visant à  éliminer la pauvreté, la faim, la maladie et la mortalité infantile et maternelle. Malgré la crise financière internationale qui a plongé 64 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté en 2010, les restrictions budgétaires des pays riches et les rapports du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui estiment que, d'ici à  2020, au moins 71 millions de personnes tomberont dans la pauvreté, Ban Ki-moon garde le cap sur ces objectifs. «Notre monde possède les connaissances et les ressources nécessaires à  la réalisation des OMD», dit-il dans le rapport qu'il présentera aujourd'hui aux participants pour les inciter à  «trouver des solutions mondiales» aux divers défis que posent ces objectifs. Selon une étude de la Banque mondiale, l'un des principaux objectifs visés—réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à  2015—sera rempli grâce aux résultats enregistrés par la  Chine et l'Inde. En Afrique, malgré les progrès réalisés, 38% des populations vivront  encore sous le seuil de pauvreté en 2015. Sur d'autres objectifs, comme la réduction de la faim et de la malnutrition, l'égalité hommes-femmes, l'accès aux soins médicaux et à  l'éducation, la lutte contre le changement climatique ou l'assistance aux mères et aux nouveau-nés en péril, les progrès seront moindres. Parmi les raisons citées pour expliquer cet échec : la non-tenue par les pays industrialisés de leurs engagements. Leur aide publique au développement plafonne à  0,32% de leur PNB, loin de 0,7% promis. Selon les experts, avec le prix du blé qui a augmenté en 2010 de près de 75 % et celui du riz de 20 %, une nouvelle crise alimentaire mondiale avec son lot d'émeutes, comme celle de 2008 dont les effets se font encore sentir, selon Robert Zoellick, le directeur de la Banque mondiale, se profile à  l'horizon.