Algérie

Sommet des chefs d'Etat et des gouvernements de l'UE : EXAMINER TOUTES LES OPTIONS PERMETTANT DE SOUTENIR L'OPPOSITION EN SYRIE



Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se sont réunis à Bruxelles jeudi et vendredi derniers pour envisager l'avenir de l'Union économique et monétaire (UEM) . Cette fois, l'ambiance n'était pas plombée par la crise de la zone euro ou par le récent échec, le mois dernier , du Sommet européen extraordinaire sur le budget. Et, bien que cette réunion a sonné le glas de la présidence chypriote, à quelques heures de l'attribution à l'Union européenne du Prix Nobel de la Paix , une accalmie certaine sinon un certain enthousiasme régnait dans les locaux du « Juste Lipse ».
Dès l'annonce du déblocage de l'aide financière à la Grèce, on a senti que cette dernière rencontre de l'année s'annonçait quelque peu différente. Les ministres des Finances de l'eurogroupe se sont entendus pour accorder un prêt de 34 milliards d'euros à la Grèce permettant à ce pays de racheter une partie de sa dette à un tiers de sa valeur.
La BCE, SUPERVISEUR DES BANQUES EUROPEENNES
Les responsables européens se sont également mis d'accord pour que la Banque Centrale Européenne (BCE) puisse jouer un rôle de gendarme unique des banques européennes à partir de 2014 mais cette supervision du système bancaire européen ne concernera pas toutes les banques comme l'avait demandé l'Allemagne. La Tchéquie, la Suède et le Royaume Uni ne sont pas concernés par ces mesures et la BCE s'occupera des grandes banques dont le montant des actifs dépasse les 30 milliards d'euro ou celles qui pèsent plus de 20% du Produit Intérieur Brut (PIB) des pays où elles ont élu domicile. La chancelière Merkel avait clairement fait savoir qu'elle s'opposait au contrôle par la BCE des 6000 banques européennes et son souhait sera exaucé lors de cette rencontre. Seulement 200 d'entre elles seront concernées par cette décision alors que les autres seront toujours contrôlées par leurs « gendarmes » nationaux...
Pour finaliser le projet visant à mettre en place une union économique et monétaire , il faudra encore harmoniser les divers mécanismes de garanties des dépôts de telle sorte que les épargnants soient rassurés contre toute éventualité de délocaliser leur épargne. Les chefs d'Etat et de gouvernement veulent aller de l'avant dans ce processus d'intégration européenne et le président de l'Union , Herman Van Rompuy, a annoncé qu'il présentera en juin 2013 un calendrier d'actions dans quatre domaines essentiels : la coordination des réformes économiques mises en 'uvre dans les différents Etats membres, la dimension sociale de l'Union économique et monétaire, la faisabilité et les modalités d'accords contractuels entre les Etats et les institutions européennes pour la compétitivité et la croissance, et enfin des mécanismes de solidarité associés à ces contrats.
Les avancées sont timides et d'autres dossiers 'comme celui du Budget repoussé au premier trimestre 2013- ne manqueront toutefois pas de crisper à nouveau les partenaires européens sous la présidence irlandaise qui débutera le 1er janvier.
LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATIONAVEC LES PARTENAIRES INTERESSES DANS LE VOISINAGE DE L'EUROPE REVET UNE IMPORTANCE PARTICULIERE
Dans leurs conclusions , les chefs d'Etat et de gouvernement rappellent qu'ils restent déterminés à « renforcer l'efficacité de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) en tant que contribution concrète de l'UE à la gestion de crises internationales » . Ils soulignent que « l'Union européenne joue un rôle important dans son voisinage et dans le monde » et observent que « les missions et opérations relevant de la PSDC constituent un élément essentiel de l'approche globale de l'UE à l'égard de régions de crise, telles que les Balkans occidentaux, la Corne de l'Afrique, le Proche-Orient, le Sahel, l'Afghanistan et le Caucase du Sud ». Les responsables européens notent aussi qu'ils demeurent résolus « à améliorer leur efficacité sur le plan opérationnel » en jugeant que « les missions et opérations relevant de la PSDC devraient être menées en étroite coopération avec d'autres acteurs internationaux concernés, tels que les Nations unies, l'OTAN, l'OSCE et l'Union africaine, ainsi que des pays partenaires, en fonction des besoins propres à chaque situation » . Pour eux « le renforcement de la coopération avec les partenaires intéressés dans le voisinage de l'Europe revêt une importance particulière à cet égard ».
SYRIE : APPORTER UN APPUI PLUS IMPORTANT A LA PROTECTION DES CIVILS
Le Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se déclare également « consterné par la dégradation croissante de la situation en Syrie » et il salue « les résultats de la 4e réunion ministérielle du Groupe des amis du peuple syrien qui a eu lieu le 12 décembre 2012 à Marrakech ».
Dès lors , les responsables européens ont chargé « le Conseil (des ministres ndlr) des affaires étrangères d'examiner toutes les options permettant de soutenir et d'aider l'opposition et d'apporter un appui plus important à la protection des civils » en réaffirmant « qu'une transition politique est nécessaire en Syrie dans la perspective d'un avenir sans le président Assad et son régime illégitime ». Les chefs d'Etat et de gouvernement, qui continueront à se pencher sur la situation en Syrie « de manière prioritaire » soutiennent « un avenir démocratique et ouvert à tous où les droits de l'homme et les droits des minorités sont pleinement respectés ».
Mercredi la Coalition de l'opposition avait déjà reçu le soutien de poids d'un bloc international qui l'a reconnue comme "seul représentant légitime" du peuple syrien, et elle réclame désormais un appui financier plus important ainsi que des livraisons d'armes. Dans les rangs européens, la France et le Royaume-Uni veulent lever l' embargo sur les armes mis en place au début du conflit syrien. Mais d'autres pays refusent d'alimenter la violence avec de nouveaux armements. Dans ce contexte, les dirigeants européens ont adopté vendredi un langage ambigu. Selon le Premier ministre belge Elio Di Rupo, "on a le sentiment qu'on pourrait avoir un déblocage de la situation dans les trois mois", au moment où l'UE devra décider de prolonger ou non son embargo.
A.M


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