La cause palestinienne s'est vue accordée un intérêt extrême de la part des dirigeants de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), lors de son 14è sommet, tenu hier soir à la Mecque, et ce à travers le rejet de tout règlement ne prenant pas en considération les droits du peuple palestinien à l'indépendance et à l'édification de son Etat indépendant.
En effet, les interventions lors de l'ouverture des travaux de ce sommet, se sont focalisées sur la question palestinienne au vu des tentatives des Etats-Unis de faire passer "l'accord du siècle" (Deal of the Century) qui reconnait El-Qods comme capitale de l'occupant israélien, soulignant leur rejet de toute mesure susceptible de porter atteinte au statut historique et juridique d'El-Qods.
Dans ce sillage, le Souverain saoudien, Salmane Ben Abdelaziz a rappelé l'importance de la cause palestinienne dans les actions de l'OCI, soulignant que cette question sera au "centre de nos préoccupations jusqu'à ce que le peuple palestinien frère recouvre tous ses droits légitimes garantis par les résolutions de la légalité internationale et l'initiative de paix arabe".
Les dirigeants et chefs des Etats de l'OCI ont exprimé, dans leur déclaration finale, leur rejet total de toute décision illégale et irresponsable reconnaissant El-Qods comme capitale présumée de l'occupation israélienne. De ce fait, ladite déclaration a appelé les pays membres de l'OCI à prendre des mesures adéquates contre les pays qui ont transféré leurs ambassades ou ouvert des bureaux commerciaux à El Qods.
A ce titre, le Secrétaire général de l'OCI, Youssef Al Othaimeen a souligné le rejet par le sommet islamique de toute proposition, projet, plan ou accord de règlement pacifique incompatible avec les droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien. Pour sa part, le président du Nigéria, Muhammadu Buhari a relevé la nécessité, pour le peuple palestinien, de récupérer ses droits légitimes, réitérant "le soutien total de son pays" aux efforts consentis par l'organisation en vue de trouver des solutions à la cause palestinienne et de permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes. Evoquant la cause palestinienne dans son allocution, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan a affirmé que les Palestiniens avaient été privés de leurs droits humains et démocratiques, relevant, à ce propos, l'importance de règlement du conflit palestino-israélien.
Large dénonciation du terrorisme
La menace terroriste et ses dangers sur la sécurité et la stabilité des peuples a été le deuxième point abordé par les dirigeants de l'Organisation, lesquels ont appelé à mettre en place des lois et des limites pour stopper ce fléau.
Dans ce cadre, la déclaration de la Mecque ayant sanctionné les travaux du sommet de l'OCI a appelé à développer les capacités et systèmes des pays islamiques dans tous les domaines, et ce à travers la mise en place de plans et programmes permettant d'améliorer l'action islamique commune. Dénonçant le terrorisme et l'extrémisme sous toutes ses formes, les dirigeants ont appelé à la mise en place de lois pour lutter contre ces fléaux, rejetant toute tentative visant à associer le terrorisme à une nationalité, civilisation ou religion quelconque.
Ils ont dénoncé, par ailleurs, toutes les formes de radicalisation et de discrimination sur la base de la couleur de peau ou de la religion ainsi que le sectarisme.
S'exprimant au nom du groupe asiatique, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina a exprimé les craintes de son pays quant à l'image associée à tort à l'islam (extrémisme et terrorisme), avant d'évoquer les efforts consentis par le Bangladesh en matière de prise en charge des réfugiés du Myanmar.
Saluant les efforts déployés par les Emirats Arabes Unis (EAU) à travers son appel à la Cour internationale de justice pour prendre en charge la cause des Rohingyas, la PM bangladaise a appelé les états membres de l'OCI à assister son pays qui accueille plus de deux millions de réfugiés.
Des solutions politiques aux tensions
S'agissant des crises politiques que connaissent plusieurs pays membres, notamment la Libye, la Syrie, le Yémen et récemment le Soudan, l'Organisation a formulé une série de recommandations afin d'éviter toute escalade dans ces régions.
Pour la Libye dont la capitale et le théâtre d'affrontements entre les troupes du maréchal Khalifa Haftar et les forces du Gouvernement d'union nationale, le sommet a vu le lancement d'un appel aux parties libyennes pour retourner au processus politique dans le cadre de l'accord politique signé entre les parties libyennes sous l'égide de l'ONU.
Dans ce sens, le président tunisien Béji Caid Essebsi a appelé à la relance de l'initiative proposée par son pays en coordination avec l'Algérie et l'Egypte afin d'aider les frères libyens à réaliser un règlement politique global conforme au processus parrainé par l'ONU et permettant à ce pays de renouer avec la sécurité et la stabilité.
Règlement de la cause palestinienne
Les décisions sanctionnant les travaux des deux sommets urgents tenus à La Mecque, ont affirmé que la stabilité de la région arabe était tributaire d'une solution juste et durable de la question palestinienne.
Les deux sommets convoqués par le souverain saoudien Salmane Ben Abdelaziz, ont mis l'accent sur le caractère prioritaire de la question palestinienne qui "demeure notre première cause jusqu'à ce que le peuple palestinien obtienne ses droits confisqués et établisse son Etat indépendant avec Al Qods-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales et à l'initiative de paix arabe".
Dans son allocution, le président palestinien Mahmoud Abbas a précisé que la partie palestinienne ne prendra pas part à l'atelier de paix prévu à Bahreïn à l'appel des Etats Unis et de Manama, exprimant son attachement aux décisions des Sommets de Téhéran en 2018 et de Tunis en 2019.
LE Roi de Jordanie, Abdallah II a, pour sa part, souligné que la consécration de la stabilité dans la région ne saurait se faire sans une solution juste et permanente de la question palestinienne sur la base de la
solution de deux Etats et de l'initiative arabe de paix pour permettre au peuple palestinien d'arracher ses droits légitimes à l'établissement d'un état indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec pour capitale Al Qods-Est.
Quant au président tunisien, Beji Kaid Essebsi, a mis l'accent sur la poursuite des efforts pour mettre un terme à l'instabilité et le règlement des principales questions, particulièrement la cause palestinienne, et ce à travers une solution juste selon les références onusiennes et l'initiative arabe de paix.
L'Emir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah a aussi réaffirmé que tout plan de paix doit reposer sur la base d'un Etat palestinien, avec pour capitale Al Qods.
Faire face aux défis externes
Les dirigeants arabes ont exprimé leur attachement à la paix et à la sécurité des pays arabes et du Golfe, soulignant leur souci d'?uvrer à la préservation de la sécurité arabe et de la paix dans la région.
Les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont mis l'accent, dans la déclaration finale qui a sanctionné leur sommet d'urgence tenu jeudi à la Mecque, sur la sécurité commune des pays du Golfe, mettant en garde contre toute menace sur la région.
Le ministre saoudien des Affaires étrangère, Ibrahim Al-Assaf, a relevé que les "pays du Golfe et les pays arabes sont favorable à la paix avec l'Iran.
Le Premier ministre Noureddine Bedoui a pris part au Sommet arabe extraordinaire en sa qualité de représentant du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah.
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Posté Le : 03/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com