Algérie

SOMMET DE DJEDDAH



Les Saoudiens piègent l’Opep
L’Arabie Saoudite pourrait porter sa production à 15 millions de barils de pétrole par jour. C’est ce qu’a affirmé, hier à Djeddah, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi. Si ce n’est pas un coup de couteau dans le dos, cela lui ressemble étrangement. L’Arabie Saoudite a-t-elle piégé l’Opep en décidant de faire cavalier seul? Le souverain wahhabite a annoncé hier que l’Arabie Saoudite avait augmenté sa production.«Au cours des derniers mois, nous avons augmenté notre production de 9 à 9,7 millions de barils par jour et nous sommes prêts à répondre à toute demande supplémentaire», a déclaré le roi Abdallah lors du discours d’ouverture de la réunion de Djeddah. 36 pays producteurs et consommateurs de pétrole étaient représentés en plus de 22 compagnies pétrolières ainsi que 7 organisations internationales. Tous ont répondu favorablement à l’initiative des Saoudiens.A l’origine, la réunion programmée à Djeddah avait pour but de trouver des réponses aux causes qui ont provoqué l’envolée historique des prix de l’or noir.Les pays producteurs et les pays consommateurs devaient mettre en oeuvre les moyens nécessaires, pour ramener le marché pétrolier à plus de sérénité. L’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a sans sourciller soutenu la proposition de l’Arabie Saoudite qui consistait à ouvrir un dialogue entre pays consommateurs et pays producteurs. «Nous ne sommes pas opposés à ce que s’instaurent des consultations entre producteurs et consommateurs», avait déclaré le président en exercice de l’Opep M.Chakib Khelil. Le ministre algérien de l’Energie et des Mines, bien qu’ayant reconnu qu’il existait des divergences au sein de l’organisation qu’il préside, a toutefois démenti «toute intention de l’Opep d’augmenter sa part (du marché mondial) avant la réunion de septembre prochain à Vienne, en Autriche».Quant à l’augmentation de la production du Royaume saoudien annoncée par le roi Abdallah, Chakib Khelil a estimé que «la décision de l’Arabie Saoudite est souveraine». Il y eut, tout de même, une légère passe d’armes entre le ministre algérien de l’Energie et le ministre du Pétrole koweitien, Mohammed Al Olaïm, lorsque ce dernier avait déclaré qu’il «n’hésiterait pas à augmenter sa production si le marché l’exigeait». La riposte de Chakib Khelil s’est faite instantanément: «Pourquoi y aurait-il un problème d’offre alors que la demande diminue?»Le ministre algérien de l’Energie n’a pas changé sa position d’un iota. La production actuelle suffit aux besoins du marché. Et il écarte d’un revers de la main la thèse de l’épuisement des gisements de pétrole. «La menace selon laquelle il y aurait un épuisement de la ressource pétrolière dure depuis 20 ans, ce n’est pas un argument», a-t-il tenu à souligner. Mais c’est sans aucun doute le rôle joué par les spéculateurs dans la flambée des cours des prix de l’or noir qui a animé les débats de la réunion de Djeddah. Un sujet de discorde qui oppose Américains et pays producteurs de l’Opep. Les premiers ne veulent pas le reconnaître, alors que les seconds n’ont de cesse de le dénoncer. Le roi Abdallah a dénoncé, dans son discours d’ouverture, «les spéculateurs qui perturbent le marché pour servir leurs intérêts égoïstes».«Il y a un conflit d’intérêts», a soutenu le ministre algérien de l’Energie et des Mines. Questionné sur la décision de l’Arabie Saoudite d’augmenter sa production, Chakib Khelil a répondu: «Allez le demander aux Saoudiens.»
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