Algérie

Sommet arabe: « Faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts individuels »



Le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur «la volonté de l'Algérie de faire de ce Sommet un moment charnière dans l'action arabe commune, un rendez-vous qui puisse répondre aux nombreux défis majeurs qui nous interpellent à faire preuve d'un véritable courage et d'être animés d'un souci à faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts individuels».Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a animé dans la soirée du lundi au CIC une conférence de presse pour faire le point sur ce qui a été retenu après les réunions préparatoires qui se sont déroulées pendant plusieurs jours, les toutes dernières, celles des ministres des Affaires étrangères devant obtenir les consensus nécessaires autour de l'ordre du jour, des questions politiques, économiques et sociales, des projets de décisions, et enfin le projet de déclaration finale, pour être soumis -tous- au Sommet bien ficelés, déchargés de toute divergence. « Des réunions qui, a dit Ramtane Lamamra, ont été réussies (...) et ont abouti à des résultats consensuels » en notant que « le travail diplomatique c'est comme une campagne agricole, il a un temps pour semer les graines et un autre pour récolter ». Il a notamment précisé que « c'étaient des consultations approfondies au niveau ministériel qui ont changé le canevas de l'ordre du jour, ce n'est pas celui qui a été soumis aux délégués permanents, c'est un ordre du jour qui se caractérise par un haut niveau de maturité qui sera soumis aux dirigeants arabes, on ne veut pas répéter les questions déjà débattues par les réunions ministérielles après le Sommet de Tunis, un ordre du jour dont les points seront adoptés dans leur globalité par le Sommet d'Alger », a-t-il fait savoir. Il a tenu à noter que « nous avons préféré nous concentrer sur certaines questions relativement nouvelles et nous sommes arrivés à retenir des projets et décisions qui seront présentés aux chefs d'Etat en même temps que la déclaration d'Alger qui occupe une place particulière dans l'évolution de l'action arabe commune, et traduit les principaux résultats dont la dimension est stratégique ». Lamamra a mis en avant « l'attachement de l'Algérie à réunir le climat nécessaire devant favoriser le travail dans l'entente et le respect mutuel, et dans le cadre des usages diplomatiques développés par l'action arabe et adoptés au sein des autres organisations internationales ».
Mais avant toutes ces précisions, il a répondu à plusieurs questions dont celle relative à la déclaration finale du Sommet. Il a rappelé à cet effet que « les ministres des Affaires étrangères ont eu lundi une longue réunion en vue d'examiner le projet de la déclaration d'Alger, sa structuration et son contenu, ils ont convenu des grands axes, des principales orientations et de ce qui est attendu de cet important document devant sanctionner les travaux du Sommet arabe ».
«L'Algérie tient à la mise en ?uvre des décisions de 2005»
Un document qui, a-t-il dit, « aura une place importante dans le développement de l'action arabe commune(...), le Conseil de la Ligue arabe au niveau Sommet tranchera la question ». La réforme de la Ligue arabe que l'Algérie recommande de mener depuis de longues années, n'a pas été retenue dans l'ordre du jour mais, selon le MAECNE, le président Tebboune l'évoquera dans son discours inaugural. « L'Algérie accorde une extrême importance à la réforme de la Ligue arabe, elle a pris par le passé l'initiative de la proposer(...), il ne s'agit pas pour nous d'occulter ce qui a été fait par la Ligue arabe mais on voudrait développer d'autres méthodes de travail(...) ». Il a fait savoir que « le Président Tebboune formulera à cet effet plusieurs propositions qu'il soumettra aux dirigeants arabes et tient à faire appliquer les recommandations adoptées en 2005 ». Les 22 et 23 mars 2005, le 17ème Sommet arabe que l'Algérie a abrité avait entériné comme entre autres décisions, la réactivation de l'initiative de paix retenue par le Sommet de Beyrouth de 2002 avec comme principe «la terre contre la paix», la réforme de la Ligue arabe, la création d'un parlement arabe transitoire, la création d'une instance de suivi de l'application des décisions, l'amendement des règles de prise de décisions et du mode de vote, l'association de la société civile aux activités de la Ligue et de ses institutions...» « L'importance de la société civile dont le rôle, s'il est pleinement accompli, fera avancer l'action arabe commune », a affirmé le ministre en soutenant que « l'action des sociétés civiles arabes procède d'une grande force à la faveur de la participation des élites arabes, de la jeunesse et de l'élément féminin, d'autant plus qu'elle ouvre des perspectives à la modernisation de l'action arabe commune ». Lamamra a rappelé que «j'ai relevé à travers le Forum intergénérationnel de soutien à l'action arabe commune tenu à Oran que cette dimension populaire est de nature à ouvrir au monde arabe de grands espaces liés au développement dans les domaines de la technologie, l'informatique et autres». Autre déclaration importante de sa part, « le Président Tebboune entend notamment proposer la relance du système de la Ligue arabe relatif à la prévention des conflits et la contribution à leur résolution ». Il a assuré que «le Président examinera de nombreuses propositions délicates avec ses homologues lors du Sommet».
L'Etat de Palestine et «les responsabilités arabes»
Durant les deux jours du Sommet, le président a-t-il souligné, « aura toutes les prérogatives pour faire peser le poids de son pays et sa vision clairvoyante, dans la proposition de nouvelles méthodes de travail pour contribuer à la résolution des problèmes existants, comme en Libye à laquelle l'Algérie accorde un intérêt extrême pour une solution inter-libyenne, à son intégrité territoriale et au respect de sa souveraineté et son indépendance politique». Soulignant que «les informations circulant sur ce sujet et qui sont dénuées de tout fondement», le ministre a précisé à propos « du respect par l'Algérie du protocole diplomatique lors des travaux du Sommet» et que «l'Algérie était soucieuse de respecter scrupuleusement ce protocole, le pays a une grande expérience en la matière ». Il a indiqué à propos de la question palestinienne que « l'Initiative arabe de paix de 2002, cette approche arabe courageuse et créative adoptée à Beyrouth en 2002 figurera certainement parmi les principales conclusions relatives à la Palestine et au Moyen-Orient ». Il pense que «ces conclusions reposent sur le sentiment de responsabilité qui nous anime envers l'Etat de Palestine, (...) en vue de permettre au peuple palestinien d'accéder à ses droits inaliénables et d'établir son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale». Lamamra a par ailleurs évoqué « l'engagement de l'Algérie en faveur de la coopération et du partenariat Sud-Sud aux côtés de plusieurs pays, convaincus de la capacité de cette coopération à opérer le changement dans les relations économiques internationales ».


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