Algérie

Sommet arabe de Djeddah: Appel à renforcer l'action arabe



La 32ème session du Sommet ordinaire du Conseil des Etats membres de la Ligue arabe qui s'est tenue vendredi dernier à Djeddah, a été sanctionnée par une déclaration dont l'esprit et le contenu ne diffèrent en rien de ceux consacrés dans « la déclaration d'Alger » adoptée le 1er novembre dernier.La «déclaration de Djeddah» a repris presque textuellement les grands principes «d'Alger» qui reposent sur «le renforcement de l'action arabe commune fondée sur les valeurs et les intérêts communs ainsi que sur la communauté du destin face aux questions urgentes dans le monde arabe, l'unification du rang arabe et la réalisation du consensus arabe autour des questions centrales arabes à savoir en premier, la cause palestinienne». Principes qui ont d'ailleurs toujours été retenus à l'issue des différentes sessions de l'instance suprême de la Ligue arabe qu'est le Sommet des dirigeants de ses Etats membres.
Le Sommet de Djeddah a ainsi inscrit en premier «la centralité de la cause palestinienne et l'attachement à l'Initiative de paix arabe comme moyen pour la résoudre» sur la base d'un principe clé «la terre contre la paix». A l'instar de la «déclaration d'Alger», et de bien d'autres de Sommets arabes en particulier celui de Tunis tenu en 2019, la «déclaration de Djeddah» rappelle que l'initiative de paix de Beyrouth consacre les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l'autodétermination et à l'établissement de l'Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El Qods Est pour capitale, le droit au retour et à l'indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de 1948 de l'Assemblée générale des Nations Unies. Proposée en 2002 par le roi de l'Arabie Saoudite lors de la tenue du Sommet arabe à Beyrouth, l'initiative en question échange la paix contre le retrait d'Israël de toutes les terres arabes qu'il occupe depuis 67 à savoir en plus des territoires palestiniens, le Golan syrien et les terres libanaises de Chabaa. C'est ce que le projet saoudien qualifie de «paix juste et globale en tant que choix stratégique pour mettre fin à l'occupation israélienne de toutes les terres arabes et la résolution définitive du conflit israélo-arabe». Une paix qui plus est, est conforme aux nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Comme Alger, Djeddah a retenu en outre «l'impératif de contribuer au règlement des crises que traversent certains pays arabes» comme la Syrie, l'Irak, le Yémen, le Liban, le Soudan, la Libye et la Somalie.
Conférence sur la sécurité alimentaire dans le monde arabe
Bien que certains d'entre eux ont en été absents à l'exemple du président Abdelmadjid Tebboune, l'on rappelle que le Sommet de Djeddah s'est tenu en présence de plusieurs présidents et souverains des Etats membres parmi eux le président syrien Bachar Al Assad qui réoccupe le siège de son pays après en avoir été exclu durant douze longues années. Ce retour de la Syrie a été décidé par un laborieux consensus arabe obtenu lors de la réunion du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel tenue au Caire au début du mois en cours. L'on souligne que le président Al Assad a rejoint les rangs de la Ligue arabe à l'occasion d'un Sommet auquel a été invité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur décision du prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman. Une invitation qui a intrigué le monde arabe et dont les retombées risquent d'en creuser les divergences au regard des solides relations de certains d'entre eux avec la Russie. A moins d'un «consensus» répondant à l'on ne sait quel agenda…
L'on relève que l'accord Ryadh-Téhéran a incontestablement pesé sur le Sommet de Djeddah. Les dirigeants arabes ont en effet «condamné toute forme d'ingérences étrangères dans les affaires internes des pays arabes(…)», sans qu'ils ne pointent du doigt l'Iran et la Turquie et ce, en s'abstenant de les citer nommément.
Ils ont par ailleurs retenu dans leur déclaration «l'impératif pour le Liban d'organiser l'élection présidentielle et de former un gouvernement en urgence, l'importance de soutenir les efforts d'unification de l'armée libyenne, de maintenir le cessez-le-feu et de parvenir à un règlement politique global, de résoudre la crise libyenne dans un cadre inter-libyen et la tenue d'élections législatives et présidentielle pour sortir du statu quo, de mettre en ?uvre la décision du Sommet d'Alger portant sur le soutien à la Somalie pour faire face à la sécheresse et à ses effets désastreux sur le peuple somalien, tout en appelant les pays arabes, les organisations arabes spécialisées, les départements ministériels et les fonds de financement arabes à élaborer des politiques et des plans intégrés incluant l'investissement dans les secteurs productifs somaliens (ressources animales, halieutiques et agricoles)».
La crise au Soudan les a poussés à insister sur «l'impératif d'apaiser les esprits, de privilégier le dialogue et d'unifier les rangs».
L'on rappelle que le président Tebboune a dépêché le Premier ministre Aimene Benabderrahmane pour le représenter à cette 32ème session du Sommet ordinaire du Conseil de la Ligue des Etats arabes. Entre autres propos dont Benabderrahmane a fait lecture au nom du chef de l'Etat, «l'organisation par l'Algérie avant la fin du mois en cours d'une conférence scientifique sur la sécurité alimentaire dans le monde arabe».


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