Sommet africain rythmé par les nouvelles donnes de l'actualité continentale

La Guinée équatoriale abrite, dès aujourd'hui, les travaux de la 17e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui seront rythmés par les nouvelles donnes survenues sur les scènes africaine et internationale.
La capitale de la Guinée équatoriale, Malabo, verra aussi à cette occasion la tenue du sommet du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de l'orientation du nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep). Ces deux réunions de haut niveau, auxquelles le président Bouteflika prendra part, se pencheront sur l'évaluation de la mise en 'uvre de ces deux initiatives. Ce rendez-vous coïncide avec la célébration du 10e anniversaire du Nepad et sera une occasion pour parfaire l'approche politique visant le développement durable du continent, d'autant plus que le Nepad souffre de l'absence de traduction effective des engagements pris par les pays riches. Même si des études font état de progrès significatifs dans la gestion des projets économiques et d'avancées notables dans la bonne gouvernance, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire, et les aspirations des peuples d'Afrique pour une vie meilleure, reflet de ses atouts en ressources humains et richesses naturelles se heurtent à l'amère réalité imposée par les organismes internationaux comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et, depuis près de 10 ans, l'Organisation mondiale du commerce. La malnutrition, les maladies censées être éradiquées, la désertification, la concentration du savoir dans le nord de la planète, la déforestation opérée souvent illégalement par des firmes multinationales, la sécheresse et le déversement de produits toxiques dans les cours d'eau sont le lot de bon nombre de régions d'Afrique. Viennent s'ajouter les risques de disparition de populations, voire de régions africaines, entières par le fait de l'insécurité induite par les politiques des capitales occidentales en direction de l'Afrique. Des conflits perdurent du fait des interférences de pays étrangers, principalement de membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'emploient à promouvoir leur intérêts géostratégiques sous couvert du rôle qu'ils doivent assumer pour la résolution de tout conflit. La réalité africaine illustre l'absence de crédibilité des discours des uns et des autres relatifs à leur préoccupation de soutenir le développement du continent africain. A ce propos, le Mozambique qui compte, selon une étude récente, 44% d'enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition chronique en plus de ses propres difficultés locales, est sous la pression des pays riches et leur hégémonie sur les organismes internationaux. Le Soudan qui est sur l'agenda du Conseil de sécurité depuis des années vient de lancer avec l'ONU un appel à la communauté internationale pour obtenir un million de dollars afin d'approvisionner le Darfour en eau potable. La sécheresse qui ravage la Corne de l'Afrique touche plus de 10 millions de personnes qui ont un besoin urgent d'aide pour faire face à la famine. Autant de donnes qui interpellent les responsables africains à 'uvrer d'avantage à la coopération inter-africaine au vu des potentialités des uns et des autres. Autres questions devant être au centre des réunions et des rencontres bilatérales entre les chefs d'Etat et responsables africains à Malabo, la crise libyenne, la tension suscitée dans la région d'Abyei au Soudan et la situation en Somalie pour ne citer que ces questions phares. S'agissant de la Libye, les efforts consentis par le conseil de paix et de sécurité de l'UA et du panel africain en vue d'aboutir à un cessez-le-feu sont à relever malgré la volonté affichée de pays de la coalition et de l'Otan à faire durer le conflit. Ce qui devrait être au c'ur des travaux de Malabo, et autant de défis à relever, selon les experts, au vu des visions prospectives sur les enjeux à moyen et long termes.