Algérie

Sommes-nous un exemple pour la Tunisie' LES ELECTIONS LOCALES VUES D'AILLEURS



Sommes-nous un exemple pour la Tunisie'                                    LES ELECTIONS LOCALES VUES D'AILLEURS
Ces élections locales sont moins suivies du côté tunisien, que les législatives. Il n'en demeure pas moins qu'elles captivent la rue tunisienne qui voit l'expérience algérienne comme une leçon à suivre.
Touchée il y a presque deux ans par une révolte populaire, la Tunisie veut s'inspirer de l'expérience politique algérienne. De ce fait, les élections qui se déroulent chez nous intéressent au plus haut point la rue tunisienne. «Les élections locales en Algérie sont l'un des sujets que nous évoquons régulièrement dans nos discussions», confie Oussama, un jeune étudiant tunisien qui a participé à la révolution du 14 janvier 2011. Toutefois, ce jeune activiste tient à souligner le fait que l'engouement pour les élections locales (algérienne, Ndlr) n'est pas aussi fort que lors des législatives du 10 mai. «Pour les élections de votre Assemblée nationale, il y avait un véritable engouement populaire», précise Oussama.
«On avait suivi la campagne et le déroulement du scrutin, minute par minute», ajoute-t-il. Même constat fait par Oulfa, jeune cadre tunisienne qui fait savoir que l'exception algérienne avait surpris les Tunisiens. «On s'attendait à ce que les islamistes remportent, comme chez nous, les législatives, or c'était le contraire qui s'est produit», rapporte-t-elle. «Pour moi, les Algériens ont prouvé leur maturité politique en n'étant pas touchés par la vague verte (islamistes Ndlr) qui a affecté la région après le Printemps arabe», analyse-t-elle. Oulfa se dit agréablement surprise par la sérénité qui a marqué le scrutin législatif. «Mais fort heureusement, vous avez fait exception», estime-t-elle. L'exception algérienne a, en effet, surpris la rue tunisienne qui a apprécié à des degrés divers, selon la coloration politique. Mais pour ces élections locales, la question qui fait l'unanimité est de savoir si cette même exception allait se confirmer. «Ces élections locales sonneront-elles le glas pour les islamistes'» s'interroge Rached, employé dans une banque étrangère.
«L'Algérie est passée par cette phase transitionnelle depuis plus de 20 ans. Elle a vu des vertes et des pas mûres; elle est passée par toutes les embûches possibles et inimaginables durant ces vingt dernières années pour enfin connaître une stabilité politique», constate-t-il. «Il nous faut donc les prendre pour exemple tout en évitant de tomber dans les pièges auxquels l'Algérie a eu affaire», rétorque Rached.
L'avis de Rached est partagé par une majorité de Tunisiens qui voient le vécu politique de l'Algérie comme une expérience à méditer. L'enthousiasme et l'admiration de notre jeune banquier à la politique algérienne ne sont pas partagés par Haykel. Pour lui, l'expérience algérienne est certes à méditer, mais elle ne doit pas être prise comme exemple. «On voit que chez vous ce sont les mêmes têtes qui reviennent depuis plus de 50 ans. Le FLN est encore au pouvoir, la démocratie vous a été volée, car finalement il n'y a eu aucun changement», juge-t-il. «Ce n'est pas ma vision de la démocratie, je ne veux pas voir les anciens du RCD (parti de Ben Ali, dissous après la révolution du 14 janvier 2011, Ndlr) diriger le pays sous d'autres masques comme c'est le cas chez vous!» soutient-il. «Non, non, je ne pense pas que la démocratie ait été volée en Algérie qui pour moi est un pays démocratique au vrai sens du terme», peste sa fiancée Leila qui prend comme exemple la déroute des islamistes dans «un pays qui a été le premier à connaître ce phénomène». Un barbu s'en mêle et soutient que ce n'est pas le peule algérien qui ne veut pas des islamistes, mais c'est le système qui les brime. «C'est juste le système algérien qui vole le pouvoir à nos frères depuis les années 1990», dénonce Abdelghani, vendeur de portables à la sauvette dans une avenue à proximité de la place Bourguiba. Pour, lui les islamistes auraient dû diriger le pays depuis plus de vingt ans. «Je ne me fais donc pas d'illusion pour ces élections locales en Algérie. Ce sera le même résultat que d'habitude. C'est-à-dire un échec des partis de l'Islam sur les terres algériennes», présume-t-il. La défaite des parties islamistes en Algérie est ainsi pronostiquée par toute la rue tunisienne qui attend que l'exception algérienne, devienne... une règle!


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