Sommes-nous prêts pour la rentrée sociale'

Après deux mois horribles, l'Algérie semble sortir de sa 3e vague de la Covid-19. Le nombre quotidien de contaminations baisse de jour en jour.Les patriciens de la santé confirment cette tendance, avec de moins en moins de consultations au niveau des services dédiés à la lutte contre cette pandémie.
Toutefois, la bataille n'est pas encore gagnée. Car, avec la propagation du variant Delta et ses «dégâts», le nombre de personnes hospitalisées demeure élevé. Ils sont 13 500 personnes à reposer dans les établissements sanitaires, dont 800 en réanimation. Un constat des plus effrayants, surtout que nous sommes à la veille de la rentrée sociale. Elle s'annonce à haut risque sur le plan sanitaire. Certains spécialistes craignent que cette reprise ne sonne le début d'une 4e vague encore plus destructrice que la 3e. Avec des services toujours pleins à craquer et un personnel épuisé sur les plans physique et mental, le pire est à craindre.
L'Algérie devra donc être bien armée pour faire face à ce probable «tsunami». Cela passe, bien évidemment, par la vaccination qui a connu une nette accélération à la faveur de la disponibilité des vaccins, mais aussi l'inquiétude qu'a suscitée la recrudescence de la pandémie. Les autorités sanitaires se sont tracé un objectif des plus ambitieux. C'est-à-dire vacciner 60% de la population avant la fin de l'année. Avec comme objectif immédiat
2,5 millions de personnes à Alger et 50% des populations des wilayas d'Oran, Constantine, Sétif et Ouargla, les régions les plus touchées. Au vu du grand engouement des Algériens pour les centres de vaccination durant le mois de juillet, on pensait ces objectifs compliqués mais réalisables. Néanmoins, les derniers chiffres fournis par le ministre de la Santé montrent qu'on est encore loin de réussir le défi tracé. Six millions d'Algériens ont jusque-là été vaccinés. Ce qui représente prés de 14% de la population totale. Certes, c'est un bond énorme, quand on sait qu'au mois de mai dernier, moins de 1% des Algériens était vacciné mais on est très loin de la fameuse immunité collective. À 10 jours de la fin des vacances, il semble très compliqué de doubler ce chiffre pour que le vaccin soit une «digue» contre une 4e vague. D'ailleurs, la rentrée scolaire a été reportée de 15 jours afin de vacciner le plus grand nombre de travailleurs du secteur de l'éducation. La reprise générale pour les autres secteurs va-t-elle subir le même sort' C'est très probable. Le 8 août dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait attesté que la rentrée sociale était «tributaire de la vaccination de tous». Il se peut donc qu'il décide d'un «report général», en attendant que les objectifs tracés à court terme soient atteints.
Néanmoins, même si on arrive à les atteindre rapidement, la 4e vague paraît inévitable tant que nous ne sommes pas arrivés à l'immunité de troupeaux. Il faut donc, cette-fois-ci, y être bien préparés. Avons-nous retenu les leçons de cette 3e vague' Les insupportables dysfonctionnements enregistrés seront du registre criminel s'ils venaient à se répéter! La solidarité incroyable des Algériens a réussi à limiter les dégâts, mais il sera intolérable que l'on revive une autre crise de l'oxygène ou une pénurie de médicaments. Chacun doit assumer ses responsabilités pour éviter que l'Algérie ne se retrouve, encore une fois, à compter ses morts.
Les citoyens sont eux aussi appelés à faire preuve de... citoyenneté. Cela en allant, d'abord, se faire vacciner, mais aussi en continuant à respecter les gestes barrières. À l'heure actuelle, ils demeurent le seul
«remède» efficace contre cet ennemi invisible.
Or, comme le font remarquer les spécialistes, le respect des mesures d'hygiène et de distanciation sociale baisse au même rythme que celui des contaminations. Il est vrai que le fait de vivre un deuxième été consécutif à «huis -clos» est très difficile pour tous. Cela donne un sacré coup au moral, néanmoins, cela reste le seul moyen de sauvegarder sa vie et celle de ses proches. La conscience collective doit l'emporter. Ensemble, nous vaincrons ce virus...