Algérie

«Sommes-nous des sous-citoyens '»



Dans un appartement situé au dernier étage de l'immeuble 69 à Merj Eddib, cinq personnes viventdans des conditions insupportables.
Une famille de cinq personnes, dont deux enfants, vit désormais aux nouvelles de la météo. «En hiver, chaque soir, je guette le bulletin météo pour juger des actions que je dois entreprendre pour passer une nuit plus ou moins tranquille», raconte Mme Mezjri, une vieille mère qui vit avec son fils, son épouse et ses deux enfants dans un appartement à la cité Merj Eddib, dans la ville de Skikda.
En parlant d'actions à entreprendre, elle fait allusion aux bassines à préparer, aux déplacements des meubles, voire à la mise hors tension du compteur électrique. «On a fini par nous habituer. Quand il pleut dehors, il pleut aussi chez nous», ajoute la vieille mère. Cette dernière n'a vraiment pas tort. Il suffit aux responsables de l'OPGI d'aller juste faire un tour à cet appartement situé au dernier étage de l'immeuble 69 pour constater la véracité de ce qu'elle rapporte.
En plus d'une insupportable odeur d'humidité, les traces et les effets néfastes des infiltrations des eaux pluviales ont fini par ronger et les plafonds et les murs. Il suffit de se déplacer pour voir la ferraille corrodée du plafond et dans certains endroits, on trouve même de véritables couches de vases, à se demander si ces gens vivent dedans ou dehors. Ces pauvres gens, qui payent leur loyer depuis 1987, ont tenté depuis des années de sensibiliser les responsables de l'OPGI, mais leurs requêtes resteront sans suite.
Cette même OPGI a pourtant entrepris une grande opération de réfection de l'étanchéité de son parc dans cette cité, il y a quelques années déjà, mais elle a «oublié» l'immeuble 69. Il y a plus grave encore. Cet immeuble fait partie d'un îlot composé de deux bâtiments, les 68 et 69, qui se prolongent. Etrangement, l'étanchéité de l'immeuble 68 a été totalement refaite et celle du 69 a été délaissée, alors que naturellement, leurs toits constituent presque une unique surface.
Pourquoi l'OPGI a réparé l'immeuble 68 seulement ' Des habitants de la cité jugent qu'elle l'a fait pour avoir les bonnes grâces d'une personnalité d'envergure nationale qui vivait dans cet immeuble. Les pauvres gens, il est vrai, n'ont aucune grâce. Revenons à notre pauvre famille. «On a tout entrepris auprès de l'OPGI. On nous a même conseillé de porter l'affaire devant les tribunaux comme plusieurs autres citoyens qui ont fini par obtenir gain de cause.
Mais tout le monde sait que les procédures judiciaires risquent des fois de durer dans le temps et nous, nous n'avons pas beaucoup de temps. Nos enfants sont malades et à chaque goutte de pluie nous craignons le pire. Nos vies et notre santé sont en jeu. Sommes-nous des sous-citoyens ' Nous faisons une fois encore appel au directeur de l'OPGI et lui demandons juste de déléguer une commission pour venir voir les conditions dans lesquelles nous vivons. C'est tout», conclut la vieille mère, en espérant trouver enfin une oreille attentive.


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